Le 25 février l’ACSEL, l’association de l’économie numérique, a publié son baromètre sur la confiance des Français dans la pratique numérique. L’étude a été réalisée par Harris Interactive en octobre 2019, avec un panel de 1008 internautes de plus de 15 ans. Selon les premiers résultats, 40% des Français ont, de façon générale, confiance en internet.

Usage ne rime pas forcément avec confiance

C’est un paradoxe comme il en existe parfois, les Français n’ont majoritairement pas confiance en internet et pourtant ils l’utilisent massivement. Par exemple, seuls 58% des Français disent se fier aux sites de e-commerce et pourtant 90% disent également les utiliser.

De la même façon, les réseaux suscitent beaucoup d’appréhension, les scandales à répétition de fuites de données, l’affaire Cambridge analytica pour Facebook ayant particulièrement marqué les esprits. Finalement 26% seulement ont confiance en eux, 48% disent avoir changé leurs pratiques depuis Cambridge Analytica, mais 84% des personnes interrogées reconnaissent posséder au moins un compte sur un réseau.

89% des internautes voudraient voir leurs données supprimées après un certain temps. Parmi les craintes principales des internautes figurent : la confrontation à une personne utilisant une identité usurpée, se faire pirater ses données bancaires ou se faire usurper sa propre identité.

Baromètre de l'ACSEL

Crédit : ACSEL/Harris Interactive

Du côté des bonnes nouvelles du sondage de l’ACSEL, l’e-administration séduit de plus en plus d’internautes. Même s’ils sont toujours 53% à rester sensibles au contact humain, depuis 2016, l’usage d’internet pour ses démarches administratives, la déclaration d’impôts en tête, a augmenté de 8%.

France Connect, le portail de différents services administratifs, pour lequel la reconnaissance faciale a été envisagée, suscite la confiance de 65% des internautes, un résultat plutôt correct même si seuls 24% des internautes disent l’avoir réellement utilisée.

À l’État de protéger les internautes

Globalement, les internautes français plébiscitent le rôle de l’État pour à l’inverse rejeter, GAFAM, startups du numérique, sites de recrutement et de rencontre. La CNIL est réellement perçue comme une garante de légalité et de transparence suivie par la loi, tandis que les chartes d’engagement ou la certification d’organisme indépendant n’inspirent que plus marginalement confiance.

À l’avenir les internautes français veulent surtout conserver une liberté de choix basé sur une juste information : pas question de parler avec IA sans savoir si cela en est une, avoir la possibilité de refuser d’être confronté à une IA, savoir pourquoi les données sont utilisées. Des attentes somme toute légitimes.