D’ici plusieurs années (peut-être 10 ou 50), la vie privée ne devrait plus exister. C’est en tout cas ce que laisse penser les avancées de Facebook dans le développement de sa technologie permettant de communiquer sans dire un mot. Dans un long article de blog, l’entreprise expose ses avancées sur son appareil portable et non invasif, qui permettrait de taper sans avoir à parler, juste grâce aux pensées. C’est à la fois impressionnant et effrayant.

Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à creuser les interfaces cerveau-machines à l’image de Neuralink, la société appartenant à Elon Musk qui devrait dès 2020 implanter des électrodes dans le cerveau de patients.

Une réelle avancée technologique

Facebook finance une équipe de chercheurs de l’Université de Californie, afin d’aider les « patients atteints de troubles neurologiques à reparler en détectant en temps réel la parole intentionnelle provenant de l’activité cérébrale dans le cadre d’une série d’études. » L’entreprise devrait d’ailleurs présenter un prototype de son système portable d’ici la fin de l’année.

Les pensées sont retranscrites à l’écrit

Les bénévoles qui ont testé la technologie n’avaient aucun trouble de la parole, mais subissaient une opération au cerveau pour traiter l’épilepsie. Ils ont répondu à des questions à voix haute comme « De 0 à 10, à quel point souffrez-vous ? » ou encore donné leur instrument préféré parmi 3.
L’ordinateur affichait en temps réel les réponses déchiffrées des patients, avec un taux de réussite de 61%. Il était également capable de différencier une question ou une réponse, en analysant l’activité cérébrale. Les résultats publiés montrent que « l’activité cérébrale enregistrée pendant que les gens parlent pouvait être utilisée pour décoder presque instantanément ce qu’ils disaient en texte sur un ordinateur.  » Bien entendu, pour le moment un nombre limité de mots est identifié.

Une étude d’un an va être réalisée afin de voir si l’activité cérébrale peut permettre de communiquer malgré un handicap. Cette dernière sera réalisée avec un seul patient.

Les chercheurs espèrent atteindre « une vitesse de décodage de 100 mots par minute, avec un vocabulaire de 1 000 mots et un taux d’erreur de mots inférieur à 17 %. »

À terme l’ambition de la société étant de développer une paire de lunettes de réalité augmentée, permettant d’interagir autrement avec les appareils. Il pourrait ainsi être possible d’éteindre la télé par la pensée !  L’idée étant de remplacer la voix, une solution pratique et qui se développe de plus en plus, mais qui dans certaines situations peut être gênante.

Les inquiétudes liées à la sécurité sont nombreuses…

Facebook précise bien que « cet avenir est encore loin… cela pourrait prendre une décennie. »
L’entreprise n’oublie pas d’évoquer les questions de sécurité, domaine pour lequel Facebook n’a pas forcément la meilleure réputation
Il est expliqué « nous ne pouvons pas anticiper ou résoudre tous les problèmes éthiques associés à cette technologie par nous-mêmes. Ce que nous pouvons faire, c’est reconnaître quand la technologie a progressé au-delà de ce que les gens savent possible, et nous assurer que l’information est transmise à la communauté. »

L’encadrement de ces données et des règles autour de la collecte et le stockage des informations de notre cerveau va être un long sujet. Si la technologie voit le jour, Facebook aurait accès à bien plus d’informations que nos likes, nos centres d’intérêts… Le géant des réseaux sociaux sera en mesure d’accéder à nos émotions et nos pensées.

Malgré les scandales à répétition, nous avons presque tous encore un compte Facebook. Dans 10 ans, le fait que Facebook lise nos pensées sera peut-être considéré comme normal… qui sait ?