Afin de lutter contre les fake news, Microsoft a aménagé l’application mobile de son navigateur web Edge afin qu’elle soit capable de repérer la désinformation. Une belle prouesse fruit d’une équipe humaine qui travaille à repérer les sources fiables, relate TechCrunch.

On le sait, l’influence des fake news sur les élections américaines a provoqué l’ire du gouvernement et des citoyens sur les grandes entreprises s’occupant de la circulation des informations. Afin d’éviter de fâcheuses conséquences, elles ont été nombreuses à prendre des mesures afin que ce genre d’incident ne se reproduise plus. Pour autant, aucune n’avait pris une décision aussi innovante que Microsoft ce mois-ci. En effet, le géant américain est le premier à proposer un détecteur de fake news aux utilisateurs.

Baptisé NewsGuard for Edge, il est apparu au début du mois au sein de l’application Microsoft Edge pour Android et iOS. Pour l’activer, il suffit d’aller dans le menu des paramètres, puis de sélectionner l’option News Rating (notation des nouvelles) qui se distingue facilement via un petit point bleu.

Une fois ce détecteur activé, une notation prend place sur les sites web que vous seriez susceptibles de visiter. Cette notation est manuelle, elle provient d’une équipe dirigée par Gordon Grovitz et Steven Brill, des habitués du journalisme. Par conséquent, vous vous en douterez, tous les sites web ne bénéficient pas encore d’une notation, les humains ne peuvent pas agir aussi rapidement que les bots. C’est notamment le cas pour la majorité des sites extra-américains. Seul une poignée d’entre-eux (les plus connus) se sont vu attribuer une note.

Outre la notation, NewsGuard peut vous en apprendre plus sur le site. Les informations les plus importantes, comme ses financements et les types de contenu qu’il est habitué à publier sont accessibles.
NewsGuard est le fruit du programme « defending democracy » de Microsoft, un nom on ne peut plus clair pour définir sa raison d’être. Malheureusement, comme le souligne TechCrunch, les individus manipulables seront les derniers à installer NewsGuard. Par conséquent, il a peu de chance de soutenir de quelques manières que ce soit la démocratie. Il pourrait même être dangereux pour elle, l’idée que des individus, qui sont par nature subjectifs dans leurs opinions, puisse nous dire quelle source est fiable à quelque chose d’effrayant.

Quoi qu’il en soit, Microsoft Edge représente une très faible part du traffic mondial, ce seront les actions des médias sociaux et de Google qui se montreront déterminantes dans la lutte contre les Fake News. Facebook essaye actuellement de lutter contre ces dernières via un onglet « page de qualité » et un système de notation des médias par ses utilisateurs, tandis que Twitter a durci ses conditions de création de compte.
Google, lui, a mis en place Knowledge Panel, un outil destiné à fournir des détails aux utilisateurs sur l’histoire des sites web qu’ils fréquentent. Toutes ces mesures ont l’air d’avoir une efficacité conséquente, mais seules les prochaines élections permettront d’en mesurer le plein potentiel.