Alors que le marché de la musique connaît une belle croissance grâce au streaming, il semblerait que le rachat de Shazam par Apple ne soit toujours pas digéré par la concurrence.

L’Union Européenne a lancé une enquête sur l’acquisition de Shazam par Apple. En février dernier, différents pays comme la France ou l’Espagne avaient interpellé la Commission Européenne sur cette acquisition pour déterminer si elle était autorisée par les lois européennes. La Commission dispose à présent de 90 jours, jusqu’au 4 septembre pour prendre une décision.

Dans un communiqué paru hier, la commissaire à la concurrence de l’UE a expliqué que « la façon dont les gens écoutent de la musique a considérablement changé ces dernières années avec de plus en plus d’européens utilisant des services de streaming musical. Notre enquête vise à s’assurer que les amateurs de musique continueront à profiter d’offres musicales attrayantes et n’auront pas moins de choix à la suite de cette fusion proposée. »

Même si Apple et Shazam ne sont pas tout à fait sur le même service, ils sont complémentaires. Apple Music est devenu le deuxième fournisseur de streaming musical en trois ans, juste derrière Spotify. Avec l’acquisition de Shazam, l’application phare de reconnaissance musicale, la Commission Européenne « craint qu’à la suite de la prise de contrôle de Shazam, Apple ait accès à des données commercialement sensibles sur les clients de ses concurrents. […] et qui pourrait permettre à Apple Music de cibler directement les clients de ses concurrents et les encourager à passer sur Apple Music. Par conséquent, les services de streaming musicaux concurrents pourraient être désavantagés sur le plan de la concurrence. »

L’entreprise la plus en danger avec ce rachat est Spotify. Avec Shazam, le service de streaming musical numéro un, gagne plus d’un million de clics par jour. Si Apple décide de fermer Shazam ou bien de rediriger les utilisateurs Shazam vers Apple Music, Spotify perdrait beaucoup.
Même si cela semble quasiment inimaginable, l’enquête de la Commission Européenne devrait établir une réglementation stricte sur ce rachat.