Petit à petit, la Malaisie fait son nid. Elle se présente comme un Eldorado pour les entreprises occidentales spécialisées dans les semi-conducteurs. Le pays d’Asie du Sud-Est profite de l’intensification des tensions entre les États-Unis et la Chine pour attirer les sociétés américaines et européennes qui souhaitent délocaliser leur production.
La Malaisie, le spécialiste du « back-end »
L’histoire de la Malaise avec l’écosystème des semi-conducteurs est loin d’être récente. C’est en 1972 qu’Intel décide de s’installer dans le nord du pays, dans la ville de Penang. Un investissement de 1,6 million de dollars à l’époque, pour la construction d’un site d’assemblage. Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, l’entreprise américaine y ouvre quelques années plus tard un centre de développement et de conception de puces ainsi qu’une installation visant à tester ces composants.
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Grâce à Intel, la Malaise a réussi à se spécialiser dans certaines étapes du processus de fabrication des semi-conducteurs, celles du « back end », à savoir l’assemblage, les tests et le conditionnement des puces. Un savoir-faire, combiné à un fort soutien des gouvernements régionaux, qui n’a pas manqué d’attirer d’autres acteurs du secteur. Ainsi, en 2022, Infineon, fabricant allemand de puces a fait son arrivée dans la ville de Kulim avec son usine de fabrication de wafers.
La même année, un évènement va permettre à la Malaisie de renforcer sa position de terre d’accueil pour l’industrie des semi-conducteurs. Les États-Unis ont imposé leurs restrictions à l’exportation de semi-conducteurs vers la Chine, empêchant les entreprises du secteur, américaines ou bien basées dans des pays alliés, de poursuivre leurs activités au sein de l’Empire du Milieu. Ces sociétés ont été contraintes de trouver de nouvelles régions pour délocaliser leur production. Certaines d’entre elles ont fait le choix de s’étendre dans des pays où elles étaient déjà implantées.
Intel a annoncé qu’il investirait plus de 7 milliards de dollars pour construire une usine de conditionnement et de tests de puces en Malaisie. Ce site devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année en cours. De la même manière, Infineon a dévoilé son intention d’investir 7,5 milliards de dollars pour installer sa fabrique de puces en carbure de silicium dans le pays. Neways, un des fournisseurs clés du fabricant néerlandais de machines photolithographiques ASML, a annoncé le mois dernier qu’elle construirait une nouvelle usine de production à Klang, dans la banlieue de la capitale économique malaisienne, Kuala Lumpur.
D’autres entreprises ont fait le choix de Malaisie sans y avoir été présentes par le passé. C’est le cas de GlobalFoundiries qui a ouvert en septembre dernier, un hub du côté de Penang. Cette installation vise à soutenir la production mondiale de puces aux côtés de ses usines basées aux États-Unis, en Europe, et à Singapour, une cité-État frontalière de la Malaisie.