Le conseil commercial et technologique conjoint de l’Union européenne et des États-Unis (TTC) s’est tenu cette semaine à Louvain, en Belgique. Les conclusions des discussions ont notamment porté sur des innovations concernant l’industrie des semi-conducteurs. Les pays vont étendre leur collaboration sur trois ans. Celle-ci sera axée sur la prévention des perturbations pouvant atteindre le secteur et sur un partage d’information sur les aides publiques lui étant dédiées.

« Nous avons l’intention, au besoin, de continuer à recueillir et à partager des informations non confidentielles et des renseignements commerciaux sur les politiques et les pratiques hors marché. Nous nous engageons à nous consulter sur les actions prévues et nous pourrions élaborer des mesures conjointes ou coopératives pour remédier aux effets de distorsion sur la chaîne d’approvisionnement mondiale des anciens semi-conducteurs », mentionne un communiqué consulté par Bloomberg.

Ces discussions s’inscrivent effectivement dans un contexte d’adaptation de la Chine aux sanctions américaines sur le secteur des semi-conducteurs. Cette résilience est symbolisée par les derniers smartphones Huawei qui tournent sur des puces d’anciennes générations de 7 nm. Alors que l’innovation avait déjà provoqué des remous à Washington, la Chine a annoncé plus récemment être en passe de produire des puces de 5 nm pendant que les derniers produits Apple tournent sur du 3 nm.

L’UE et les États-Unis s’inquiètent des risques liés au re-développement de semi-conducteurs d’ancienne génération. Ils pointent les investissements chinois dans des usines de production de ce type de puces qui pourraient fausser le marché et conduire à des dépendances dangereuses. En effet, bien qu’obsolètes pour certains équipements électroniques, elles restent essentielles à l’économie mondiale.

L’UE et les États-Unis veulent aussi innover. S’appuyant sur des entreprises leader du marché comme Nvidia et ASML, les pays vont ainsi lancer des programmes de recherches en s’appuyant sur l’intelligence artificielle afin de trouver des solutions pour limiter l’usage des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS).

Aussi appelés polluants éternels, les PFAS sont au centre de préoccupations écologiques. Très largement utilisés dans l’industrie, ils ne se décomposent quasiment pas et se retrouvent de partout, dans l’eau, les aliments et les êtres vivants. En France, une loi visant à les interdire est votée ce jeudi 4 avril.

« Nous prévoyons d’explorer l’utilisation des capacités de l’IA et des jumeaux numériques pour accélérer la découverte de matériaux appropriés pour remplacer les PFAS dans la fabrication des semi-conducteurs », précise le communiqué.