Le fossé entre hommes et femmes dans la filière de la tech se réduit, notamment grâce à une forte hausse de la demande et à des offres plus flexibles.

L’écart se réduire (légèrement)

Ce sont les résultats d’une étude des données officielles des États-Unis, de l’Union européenne (EU) et du Royaume-Uni réalisée par le Financial Times. En Europe, la proportion de femmes travaillant dans la programmation informatique et les services connexes est passée de 23 % avant la pandémie à 25,2 % à la fin de 2023.

L’UE affiche le plus bas taux des territoires étudiés. Aux États-Unis, le pourcentage de femmes évoluant dans le secteur de la tech a grimpé de 31 % en 2019 à 35 % l’année dernière. Même son de cloche au Royaume-Uni où il est passé de 29 % à 32 % sur la même période.

Une hausse qui s’explique en partie par l’augmentation de la demande durant la pandémie. Au sein de l’Union européenne par exemple, le nombre d’emplois dans la programmation informatique est maintenant deux fois plus élevé que dans le secteur du logement. Leur taux était à peu près égal jusqu’à 2016. La hausse du nombre d’emplois technologiques dans les banques et les entreprises de biens de consommation explique également ce phénomène.

Aussi, la démocratisation du travail hybride a permis l’embauche de davantage de femmes. Selon un rapport de la société de conseil en services numériques Nash Squared, les entreprises qui n’exigent la présence de personnes au bureau qu’un ou deux jours par semaine embauchent 27 % de femmes de plus que celles qui ont des mandats de cinq jours.

La diversité à l’heure de l’IA est essentielle

Malgré ces hausses, le fossé entre le nombre d’hommes et de femmes dans la filière tech reste immense par rapport à d’autres secteurs. Aux États-Unis, plus d’une femme sur trois évolue dans les services informatiques, contre 50,3 % dans les services de conseil en gestion, 65,9 % dans le juridique et 55,6 % dans la finance.

L’écart de salaire est aussi à prendre en compte. Une enquête réalisée par l’Organisation internationale du travail en 2022 a révélé que 67 % des femmes européennes travaillant dans le secteur de la tech estiment être sous-payées par rapport aux hommes. 50 % d’entre elles se disent en outre victimes de sexisme au travail.

Des efforts supplémentaires semblent nécessaires, d’autant plus à l’échelle de l’éducation. Athene Margaret Donald, professeur de physique expérimentale à l’université de Cambridge, rappelle que les femmes sont encore découragées de s’orienter vers les disciplines techniques dès leur plus jeune âge.

Pourtant, la diversité des travailleurs dans l’industrie de la tech semble plus essentielle que jamais. « Nous sommes à un point critique en ce qui concerne l’IA. Il faut une main-d’œuvre diversifiée pour s’assurer que l’on trouve un moyen de contourner les préjugés. Nous avons besoin de plus de minorités, de femmes, de personnes de couleur dans la salle pour être sûrs de bien faire les choses », explique la professeur.