Intelligence artificielle, big data, informatique quantique, semi-conducteurs… Autant de domaines où la Chine n’a pas l’intention de relâcher ses efforts pour 2024. C’est ce qu’il ressort sur le terrain du numérique du rapport d’activité présenté par le Premier ministre Li Qiang lors de l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale ce mardi au Palais de l’Assemblée du Peuple.

Pékin aime les « nouvelles forces productives »

« Les deux sessions » est un rendez-vous incontournable pour la vie politique chinoise. L’Assemblée populaire nationale, l’organe législatif du pays, surtout symbolique, se rassemble en même temps que le Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois. C’est le moment où le gouvernement tire le bilan économique de 2023 et donne les orientations pour 2024.

Au cours d’un discours d’une heure, devant 3 000 délégués, Li Qiang a placé parmi les priorités du gouvernement les « nouvelles forces productives », une terminologie en vogue à Pékin. Cela désigne au global les nouvelles technologies, les énergies renouvelables, les voitures électriques, jusqu’à l’informatique quantique ou l’IA.

Une initiative, IA+, a justement été introduite. Elle visera à favoriser l’intégration de l’IA dans l’économie réelle, notamment au service de la modernisation industrielle. D’après Bloomberg, le gouvernement va augmenter de 10 % les sommes dédiées à la recherche et au développement. Elles vont atteindre 370,8 milliards de yuans (47,5 milliards d’euros).

Pékin souhaite améliorer sa résilience face aux sanctions américaines et aux potentielles restrictions européennes en continuant d’encourager les innovations locales, d’atténuer la dépendance aux fournisseurs étrangers. La formation de scientifique et le soutien aux innovateurs ont aussi été mentionnés.

Alors que Xi Jinping a largement raffermi le contrôle du Parti communiste sur le secteur, le gouvernement met en avant sa volonté de soutenir ses grands groupes Tech, de leur laisser une place sur les orientations choisies. « Nous mettrons en commun la force scientifique et technologique stratégique de notre pays et les ressources d’innovation non gouvernementales pour réaliser des percées dans les technologies de base dans des domaines clés et intensifier la recherche sur les technologies de rupture et de pointe », a déclaré Li Qiang à la tribune.

La Chine traversée par des difficultés économiques

Le Financial Times a noté que l’accent sur les hautes technologiques a été accueilli comme il se doit par les délégués présents. Cependant, Li Qiang est aussi revenu sur les difficultés économiques plus globales du pays. La croissance pronostiquée de 5 % est jugée élevée par les observateurs à cet égard.

La Chine souffre de plusieurs difficultés, une crise immobilière avec un effondrement, des ménages qui dépensent peu, les dettes des gouvernements locaux et les tensions économiques et géopolitiques déjà évoquées qui provoquent une frilosité des investisseurs extérieurs.

Li Qiang reconnaît que « Les bases d’une reprise et d’une amélioration continue de l’économie de notre pays ne sont toujours pas solides, avec une demande insuffisante, une surcapacité dans certains secteurs, de faibles attentes sociétales et de nombreux risques persistants ».