Les Pays-Bas ne veulent pas être laissés-pour-compte dans la course à l’intelligence artificielle (IA). Le gouvernement a présenté sa vision de l’IA générative, s’engageant à investir massivement dans le secteur. Dans cette optique, les règles de l’AI Act, législation qui n’est pas encore en vigueur au sein de l’Union européenne (UE), seront d’ores et déjà appliquées dans le pays.
Un investissement de 204,5 millions d’euros
Les Pays-Bas ont détaillé, dans un document de 46 pages, leur politique pour stimuler le secteur de l’IA générative. En décembre, le Parlement, la Commission et le Conseil européens parvenaient à un accord sur le texte final de l’AI Act. La législation devrait être adoptée dès cette année pour une entrée en vigueur à l’horizon 2025.
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Afin de « ne pas rester sur la touche », le gouvernement a annoncé que l’AI Act était appliqué « immédiatement en tant que loi » dans le pays. « Notre point de vue est le suivant : commençons par traiter ce que nous savons au lieu d’attendre des réponses définitives », a commenté Thomas van Oortmerssen, porte-parole du ministère de l’intérieur néerlandais.
Le Fonds national de croissance du pays va investir 204,5 millions d’euros dans un nouveau programme dédié à l’IA générative. Celui-ci sera chargé de lancer des partenariats public-privé et de mettre en place une équipe dédiée pour évaluer l’utilisation actuelle de la technologie. Il garantira, en outre, le déploiement d’applications d’IA responsables dans des services gouvernementaux spécifiques.
Tirer profit de l’IA tout en mitigeant ses risques
La stratégie des Pays-Bas consiste à tirer profit des systèmes d’IA générative tout en se protégeant contre ses risques, comme la désinformation ou l’impact de la technologie sur l’emploi. Par exemple, des campagnes visant à éduquer la population sur la protection des données seront mises en place. Un centre national permettant d’expérimenter l’IA de manière sécurisée est également envisagé.
« L’essentiel est de développer et de retenir les talents en matière d’IA, afin de nous permettre de développer des formes d’IA générative qui répondent aux normes et aux valeurs de l’Europe », indique Robbert Dijkgraaf, ministre de l’éducation, de la culture et des sciences.
En parallèle, le gouvernement souhaite investir dans d’importantes ressources scientifiques et technologiques, telles que des superordinateurs. « Cela nous permettra de rester compétitifs dans le domaine des LLM (Ndlr : grands modèles de langage) et d’autres formes d’IA générative », poursuit le ministre.
L’objectif est clair : tenter de rattraper l’avance prise par les États-Unis et la Chine. Pour y parvenir, les Pays-Bas en appellent à une coopération européenne plus aboutie.