Dans une étude, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne établit que les contenus haineux en ligne sont en nette augmentation. Les femmes en sont la cible privilégiée.

Une haine qui varie selon les groupes ciblés

Pour parvenir à ces résultats, l’organisme a analysé, entre janvier et juin 2022, 1 500 messages sur X, Reddit, YouTube et Telegram en Bulgarie, en Allemagne, en Italie et en Suède. Ses analystes n’ont pas pu accéder aux données d’Instagram et de Facebook, a-t-il précisé.

Les femmes sont les principales cibles de contenus haineux sur toutes les plateformes et dans tous les pays concernés. Parmi les autres groupes principalement touchés, figurent les personnes d’origine africaine, les Roms et les personnes juives. Le nombre de messages hostiles visant les femmes était presque trois fois supérieur à ceux adressés aux personnes d’origine africaine, a indiqué l’agence européenne.

De même, le contenu sexiste est « nettement différent des types de haine en ligne présents dans les messages visant les trois groupes cibles ethniques, raciaux et religieux », car il est plus « susceptible d’être caractérisés par le dénigrement et l’incitation à la violence ». Elles femmes reçoivent, cependant, moins d’incitation à la haine et à la discrimination que les autres groupes.

« Le volume de haine que nous avons identifié sur les réseaux sociaux montre clairement que l’UE, ses États membres et les plateformes en ligne peuvent intensifier leurs efforts pour créer un espace en ligne plus sûr pour tous », a commenté Michael O’Flaherty, directeur de l’Agence.

Les effets du DSA pas encore ressentis

D’après l’organisme, le Digital Services Act (DSA) n’a pas été mis en œuvre assez rapidement. Les défis liés à la protection des droits de l’Homme en ligne restent, pour l’heure, inchangés. Cette législation vise notamment à combattre les contenus haineux en ligne, en forçant les grandes plateformes à respecter de nouvelles règles, notamment en termes de modération de contenu.

En vertu de ce nouveau texte, la Commission européenne s’est récemment intéressée aux efforts déployés par Meta, TikTok et X pour supprimer les contenus préjudiciables, en lien avec le conflit israélo-palestinien. Une recrudescence des propos haineux a en effet été observée depuis le 7 octobre dernier, jour de l’attaque du Hamas en Israël.

L’Agence des droits fondamentaux de l’UE conseille aux régulateurs et aux plateformes en ligne d’accorder une attention particulière aux caractéristiques comme le genre et l’appartenance ethnique lors de la mise en place d’outils de modération de contenus.