Google a annoncé le 13 novembre avoir porté plainte contre cinq cybercriminels, toujours non identifiés, ayant trompé de nombreux internautes souhaitant utiliser Bard. Les escrocs ont encensé un outil ressemblant fortement au robot conversationnel de la firme de Mountain View afin de duper leurs cibles et installer des logiciels malveillants dans leurs appareils.

Google saisit le tribunal et part à l’assaut des arnaqueurs en tout genre

Pour piéger un grand nombre d’internautes, ces cybercriminels sont passés par les réseaux sociaux. En créant de faux comptes avec des noms toujours plus farfelus : « Google AI », « AIGoogle », « AIGoogle.Plus », « AIGoogle Bard FB » ou encore « AIGoogleBard » ils ont inondé Facebook et Instagram de fausses publicités, mettant en avant une soi-disant mise à jour de Bard, proposant de nouvelles fonctionnalités.

Si de prime abord, la publicité semble tout à fait anodine, en s’y penchant d’un peu plus près, plusieurs incohérences prouvent qu’il s’agit d’une arnaque. URL frauduleuse, pas une seule utilisation de la marque Google dans le contenu, et des commentaires sous la publication vantant l’outil de la même façon, prouvant qu’ils ont été rédigés par des bots.

De leur côté, les arnaqueurs n’espèrent qu’une chose : que les internautes cliquent sur le lien. Une fois sur le site frauduleux, ils invitent la personne à télécharger une fausse version de Bard. Un logiciel malveillant était alors installé sur leurs appareils, permettant aux escrocs d’avoir accès aux comptes de réseaux sociaux de leurs victimes.

Le procès mené par Google est le premier du genre intenté par une grande entreprise technologique. « Au fur et à mesure que l’enthousiasme du public pour les nouveaux outils d’IA générative augmente, les fraudeurs profitent de plus en plus des utilisateurs sans méfiance, » souligne Halimah DeLaine Prado, avocate générale de Google, dans un billet de blog. Le géant de la tech poursuit ces arnaqueurs pour contrefaçon de marque car ils ont utilisé le logo de Google pour promouvoir leur projet, sans son consentement. Ils portent également plainte pour rupture de contrat.

Avant de déposer cette plainte, la firme de Mountain View indique avoir envoyé plus de 300 demandes de retrait auprès des différents réseaux sociaux concernés. L’entreprise ne demande pas une compensation financière auprès du tribunal, mais plutôt une ordonnance visant à empêcher les fraudeurs présumés de créer des domaines similaires, en particulier auprès de bureaux d’enregistrement de domaines basés aux États-Unis. La société espère que le verdict du procès « serve de moyen de dissuasion, et puisse fournir un mécanisme clair pour prévenir des escroqueries similaires à l’avenir ».