Entre le premier et le second trimestre, Samsung a réduit de moitié sa participation dans ASML, géant néerlandais spécialisé dans les équipements de fabrication de semi-conducteurs. Une décision qui peut paraître surprenante lorsque l’on connaît les ambitions de la firme coréenne dans ce secteur.
Un choix osé
ASML est l’entreprise technologique la plus valorisée d’Europe, et le seul fabricant au monde de machines nécessaires à la production des puces les plus avancées. Ces dernières sont indispensables à quasiment tous les appareils, des voitures aux smartphones en passant par les ordinateurs et les avions.
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Au premier trimestre, Samsung, numéro 2 mondial dans le secteur des semi-conducteurs, détenait 6,3 millions d’actions dans la firme, soit une participation à hauteur d’1,6 %. Entre avril et juin, le géant sud-coréen a vendu environ 3,55 millions de ces actions, faisant baisser cette participation de plus de la moitié à 0,6 %.
Cette décision soulève des questions. ASML détient un quasi-monopole sur les outils de fabrication de semi-conducteurs utilisés par Samsung. Conserver des parts dans la société semble, dans ce contexte, représenter un avantage stratégique. Malgré tout, ces ventes d’actions ont rapporté près de 2,2 milliards de dollars à Samsung. L’entreprise devrait exploiter cet argent pour investir dans des lignes de production de puces.
Samsung veut accélérer dans la fonderie
Samsung ne cache plus ses ambitions. La société souhaite rattraper le numéro 1 dans le domaine de la fonderie de semi-conducteurs, TSMC. Afin de maintenir le cap et d’atteindre ses objectifs, Samsung va introduire la production des très avancées puces de 2 nanomètres pour les pièces de téléphones portables d’ici à 2025. Celles-ci devrait améliorer les performances de 12 % et l’efficacité énergétique de 25 % par rapport à son offre la plus avancée aujourd’hui, qui est à 3 nanomètres.
La société coréenne prévoit également d’augmenter de manière significative sa production dans deux de ses usines, dans le Texas et en Corée du Sud. Dans cette optique, renforcer ses lignes de production semble logique.
Samsung souhaite capitaliser sur les différents Chips Act introduits par plusieurs grandes puissances pour renforcer son activité. Aux États-Unis comme en Europe, les gouvernements proposent d’importantes subventions aux sociétés souhaitant s’implanter et produire localement.