Les pays changent, mais les affaires se ressemblent. Le Canada a adopté en juin un droit voisin, imposant à Meta et Google de payer un droit d’auteur pour le partage de contenus médiatiques sur leurs plateformes. En conséquence, les deux géants ont annoncé qu’ils bloqueraient les actualités, le premier a commencé. Les médias canadiens ont réagi ce 8 août en saisissant le Bureau de la concurrence du pays.

Australie, Canada, France… Même combat !

C’est le 1er août que Meta a commencé à bloquer au Canada les médias locaux sur ses réseaux sociaux. Une décision qui a fait réagir l’ensemble de la classe politique et suscité des appels au boycott. L’entreprise a exécuté une menace formulée lors de l’adoption de la loi « C-18 », instaurant des droits voisins. Considérant que le groupe et Google ont aspiré les revenus publicitaires des médias, engendrant une perte de revenu, et dont les contenus participent au succès de ces plateformes, Ottawa a exigé qu’un droit d’auteur leur soit reversé.

Des décisions similaires ont été prises dans plusieurs pays comme la France ou l’Australie. Systématiquement, l’adoption de ces lois a donné lieu à des bras de fer. À l’image des éditeurs et organismes audiovisuels français, Médias d’info Canada, l’Association canadienne des radiodiffuseurs, radiodiffuseur public CBC/Radio-Canada, ont décidé de porter l’affaire devant l’Autorité de la concurrence. Ils représentent la quasi-totalité de l’écosystème médiatique local.

Dans un communiqué ils ont fait savoir que « Le comportement anticoncurrentiel de Meta, qui a attiré l’attention des organismes de réglementation du monde entier, renforcera sa position déjà dominante dans la publicité et dans les médias sociaux et nuira au journalisme canadien ».

Le Bureau de la concurrence a rapporté à Reuters avoir bien reçu la plainte. Un examen préliminaire a été ouvert. En France, Google avait reçu une amende de 500 millions d’euros pour ne pas avoir négocié honnêtement avec les éditeurs. Il a fallu plus de deux ans pour que des accords complets soient trouvés.

Dans le cas présent Google est en retrait. Si Mountain View menace également de supprimer l’actualité de ses plateformes, elle ne compte pas le faire avant l’entrée en vigueur du texte, en décembre de cette année. L’entreprise n’est pas citée dans le communiqué des médias canadiens.

Meta juge le texte injuste et difficile à appliquer autrement

Meta, de son côté, tient un discours désormais connu. L’entreprise estime que « La Loi sur les nouvelles en ligne repose sur l’idée erronée selon laquelle Meta bénéficie de façon non équitable du contenu d’actualité partagé sur nos plateformes, alors que c’est tout le contraire ». Pour le groupe c’est bien les médias qui profitent de l’exposition offerte par ses services. Une exposition ayant des conséquences positives sur les revenus des organes de presse.

En Australie, après une semaine d’arrêt de diffusion en 2021, une médiation du gouvernement a abouti à un arrangement.