Mission réussie pour SpaceX : le vendredi 3 mars, 72 heures après le décollage, l’équipage, baptisé Crew-6, est finalement arrivé à destination. Les nouveaux occupants de la Station spatiale internationale (SSI) sont américains, russes et émiratis. Pendant six mois, les quatre astronautes devront mener plus de 200 expérimentations scientifiques, dans la continuité des actions menées par leurs prédécesseurs. Le lancement réalisé par SpaceX, entreprise fondée par le milliardaire américain Elon Musk, vient également renouveler la composition de l’installation orbitale.

Au fil des ans, la société d’astronautique SpaceX est devenue un acteur incontournable dans le domaine aérospatial. Le lancement orbital de Crew-6 à destination de la Station spatiale internationale marque le sixième volet de la collaboration entre NASA et SpaceX, commencée en 2008 et couronnée par un premier vol vers la SSI en mai 2020. La société américaine est l’un des deux prestataires privés de la NASA dans le cadre du programme COTS, destiné à ravitailler et effectuer des rotations dans la SSI.

Lundi 27 février, un premier obstacle avait empêché l’équipage de décoller à la date initialement prévue. Le compte à rebours a été interrompu quelques minutes avant le décollage, sur la base de Cap Canaveral, en Floride. Des porte-paroles de la NASA et de SpaceX avaient expliqué à la presse que les ingénieurs au sol avaient décidé de repousser la date de lancement, en raison d’un problème technique. Le fluide TEA-TEB, un liquide hautement combustible nécessaire à l’allumage de la fusée Falcon 9, ne semblait pas circuler correctement, à cause d’un filtre bouché. Trois jours plus tard, la capsule Dragon s’est finalement envolée vers la SSI.

Au-delà de la portée scientifique de cet évènement, la mission de Crew-6 revêt également une dimension géopolitique. Les États-Unis et la Russie entretiennent des relations diplomatiques glaciales, envenimées par l’éclatement de la guerre en Ukraine. En participant à une mission américaine, Andrey Fedyaev, astronaute russe, constitue le symbole d’un compromis politique : la SSI devient un terrain neutre, où coopèrent des astronautes américains et russes. Les Russes bénéficient des capacités américaines, tandis que les Américains font également usage des fusées Soyouz.

L’équipage de Crew-6 comprend également un astronaute émirati, Sultan Alneyadi, deuxième citoyen des Émirats arabes unis à atteindre l’espace après le Sultan ben Salmane Al Saoud, et premier Arabe à effectuer une mission de longue durée. La participation de cet astronaute est le symbole de la montée en puissance des pays du Golfe dans certains secteurs stratégiques, dont la conquête spatiale.