Le quatrième pays le plus peuplé du monde a décidé de protéger les données personnelles de ses citoyens. Le 20 septembre l’Indonésie a adopté sa propre version du règlement général sur la protection des données (RGPD), après plusieurs fuites importantes dans le pays.

Le parcours législatif du combattant

Le texte avait été soumis au Parlement indonésien en 2020, les travaux sur le sujet ont débuté en 2016, mais il a fallu attendre cette année pour le voir adopté. Entre-temps plusieurs grandes fuites de données ont émaillé l’actualité du pays et le dossier de vaccination du président du pays, Joko Widodo, s’est retrouvé en accès libre sur Internet.

Finalement voté à une écrasante majorité, le texte a été ralenti par de nombreux débats autour de la sévérité des sanctions et le contrôle de l’organe chargé de les infliger. La présidence doit créer cette agence dans les deux ans.

Les amendes prévues peuvent grimper jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires annuel d’une entreprise convaincue d’avoir mal géré les données dont elle dispose. Ses actifs pourront être saisis et vendus. Les personnes reconnues coupables d’avoir falsifié des informations pour s’enrichir risquent 6 ans de prison, c’est 5 ans pour collecte illégale.

Les données des Indonésiens sont désormais protégées

Les utilisateurs pourront réclamer une indemnisation si leurs données se retrouvent dans la nature et auront la possibilité de retirer leur consentement à leur exploitation. Le projet de loi prévoit de faciliter les échanges de données indonésiennes avec les pays disposant de mesure de protection similaire, à commencer par l’Union européenne, qui a directement inspiré les législateurs.

Reuters rapporte que le ministre des communications indonésien, Johnny Plate, a salué une loi qui « marque une nouvelle ère dans la gestion des données personnelles en Indonésie ». Il a assuré que « L’une des obligations des détenteurs de données électroniques, qu’ils soient publics ou privés, est d’assurer la protection des données personnelles dans leur système ».