Le 11 février 2022, le Conseil des éditeurs européens (European Publishers Council, EPC) a déposé une plainte contee Google auprès de la Commission européenne. Les éditeurs affirment que Google exerce une emprise déloyale sur la presse.

Le Conseil des éditeurs européens veut en finir avec la mainmise de Google sur l’ad tech

Dans sa déclaration officielle, le Conseil des éditeurs européens précise vouloir « briser la mainmise de l’ad tech que Google exerce actuellement sur les éditeurs de presse et toutes les autres entreprises de l’écosystème ad tech ». Le Conseil demande à la Commission européenne de tenir Google responsable de son comportement anticoncurrentiel et d’imposer des mesures correctives afin de rétablir les conditions d’une concurrence effective dans la chaîne de valeur. Christian Van Thillo, président de l’EPC estime qu’il est « grand temps que la Commission européenne impose à Google des mesures qui modifient réellement son comportement ».

Le Conseil des éditeurs européens assure que ce comportement anticoncurrentiel continue de causer un préjudice considérable, non seulement aux éditeurs de presse européens, mais aussi à tous les annonceurs et finalement aux consommateurs, qui payent de plus en plus cher l’information, qui ont de moins de choix, et qui profitent de moins d’innovation. Christian Van Thillo précise « les autorités de la concurrence du monde entier ont constaté que Google a restreint la concurrence dans le domaine de l’ad tech ». Pour le Conseil des éditeurs européens, pour la viabilité future du financement d’une presse libre et pluraliste, cette situation ne peut plus durer.

Google contrôle l’intégralité de la chaîne de valeur, au détriment des éditeurs de presse

Dans sa plainte, l’EPC reproche à Google d’avoir voulu « évincer la concurrence dans le domaine de la technologie publicitaire », avec le rachat de DoubleClick en 2008. Une stratégie payante puisque Google maîtrise aujourd’hui de bout en bout la chaîne de valeur de l’ad tech, avec une part de marché qui s’approche des 100%. Pour faire simple, Google représente à la fois l’acheteur et le vendeur dans une même transaction. Une situation qui permet au géant américain de « privilégier ses propres intérêts au détriment des clients qu’il est censé servir ».

Cette plainte pourrait inciter la commission européenne à passer à l’action. C’est un combat auquel Google doit également faire face aux États-Unis. Le Daily Mail a accusé le géant américain de manipuler les résultats de recherche dans le Search, ainsi que les enchères publicitaires au détriment des éditeurs de presse… Dans une déclaration pour répondre au Conseil des éditeurs européens, Google a fait savoir que les entreprises « appréciaient sa technologie publicitaire », mais n’a pas abordé les questions de concurrence déloyale. Un représentant de la firme de Mountain View précise que les éditeurs conservent la majorité des revenus.