Selon Les Échos, la commission du Trésor britannique vient de lancer une petite bombe. Les députés estiment que les géants du web, comme Google et Facebook (devenu Meta), qui peuvent bénéficier de revenus publicitaires d’acteurs peu scrupuleux, soient en mesure de rembourser les victimes de fraudes en ligne. Une manière d’appliquer le principe du « pollueur-payeur ».

Les députés britanniques veulent faire peser la responsabilité des fraudes en ligne sur les géants du web

Dans un récent rapport, les parlementaires britanniques ont fait une proposition qui devraient faire couler de l’encre dans les prochains mois. Ils estiment que « le gouvernement britannique devrait sérieusement considérer que les géants du web puissent devoir rembourser les internautes victimes sur leurs sites ». Avec cette idée, les députés britanniques veulent responsabiliser les géants technologiques. Ils précisent que le fait de donner la responsabilité aux sociétés technologiques de rembourser les consommateurs « devrait transformer rapidement leur approche vis-à-vis de ces fraudes en ligne ».

Les députés prennent l’exemple des banques et comparent leur responsabilité à celle des géants du web. Ils expliquent qu’une banque s’engage à rembourser les victimes de fraudes, notamment les fraudes aux cartes bancaires, même si ce n’est pas de la faute de l’établissement bancaire. Pour faire en sorte que Google et Meta n’acceptent plus de faire de la publicité pour des produits financiers interdits par la loi, les géants américains travaillent depuis plusieurs mois avec le régulateur financier britannique, la Financial Conduct Authority (FCA). Pourtant, les députés veulent aller encore plus loin.

Le Royaume-Uni est devenu l’épicentre de la fraude bancaire

TechUK, l’organisation qui représente les géants de la tech au Royaume-Uni, a récemment indiqué que Facebook, Twitter et Microsoft avaient pris des mesures pour « ne diffuser que des publicités venant de services financiers autorisés par la FCA ». L’association ajoute que Google, TiKTok et Amazon s’apprêtent à faire de même. La FCA attend toujours les indications de calendrier… Pourtant, il ne s’agit pas d’un sujet anodin. En 2020, il y a eu 30.000 cas de fraudes potentielles à la FCA, un bond de 77% sur un an. Une augmentation vraisemblablement liée à la montée en puissance des cryptomonnaies.

Le Royaume-Uni est même devenu le pays où la fraude bancaire est la plus importante. Le pays a établi un triste record avec 754 millions de livres (905 millions d’euros)  « volés », durant les six premiers mois de l’année 2021, une nouvelle hausse de 30% par rapport à 2020. Voilà pourquoi les députés britanniques pensent qu’il est important d’agir vite, avec des mesures dissuasives. Les géants du web seraient certainement plus vigilants si une telle réglementation était effective. TechUK assure que ses membres « se sont engagés à travailler avec le gouvernement, les forces de l’ordre et le secteur financier pour combattre la fraude financière ».