L’utilisation du nucléaire comme principale source d’énergie a toujours fait rage entre les pros mettant en avant son faible coût et ses faibles émissions en carbone tandis que ses opposants pointent du doigt la dangerosité des réacteurs à fission et des déchets radioactifs qu’ils génèrent. La Chine a peut-être trouvé la solution avec le développement d’un nouveau type de réacteur nucléaire considéré comme “propre” et qui pourrait être commercialisé en 2030.

Comme le révèle le site LiveScience, des scientifiques du gouvernement chinois ont présenté leurs plans pour construire le premier réacteur nucléaire commercial « propre » utilisant du thorium liquide et du sel fondu.

La Chine, qui est encore dépendante du charbon, a fortement investi ces dernières années dans le développement durable afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Le réacteur nucléaire à sel fondu, qui fonctionne au thorium liquide plutôt qu’à l’uranium, devrait être plus sûr que les réacteurs traditionnels. En effet, le sel fondu se refroidit et se solidifie rapidement lorsqu’il est exposé à l’air, isolant le thorium, de sorte que toute fuite potentielle reverserait beaucoup moins de rayonnement dans le milieu environnant par rapport aux fuites des réacteurs traditionnels.

La technologie devrait également atténuer certaines controverses politiques. Les réacteurs à uranium conventionnels produisent des déchets qui restent extrêmement radioactifs jusqu’à 10 000 ans, contre 500 ans pour les déchets du nucléaire chinois. Les déchets issus de l’uranium comprennent également du plutonium 239, un isotope essentiel aux armes nucléaires qu’il faut donc sécuriser afin qu’ils ne tombent pas entre de mauvaises mains, alors que la technologie utilisée par les chinois rend l’extraction plus compliquée. Enfin, à l’inverse des réacteurs classiques, celui inventé par la Chine ne nécessite pas d’eau ce qui lui permet d’être installé dans des zones arides, loin des villes.

Le réacteur prototype devrait être achevé le mois prochain à Wuwei, une ville désertique de la province de Gansu, et les premiers tests commencer dès septembre. Cela ouvrira la voie à la construction du premier réacteur commercial, dont la construction est prévue d’ici 2030.