Selon CNBC, les américains n’auront peut-être bientôt plus le monopole sur le marché hautement lucratif de la navigation par satellite. En effet, la Chine a récemment dévoilé sa propre technologie avec le système Beidou. Un moyen de marquer son indépendance technologique vis-à-vis de l’Occident. Pékin cherche déjà à convaincre plusieurs pays d’utiliser son système.

Beidou entre dans la cour des grands

En juin 2020, la Chine lançait dans l’espace le dernier satellite de son système Beidou. Il s’agissait du lancement du 55ème satellite pour compléter le système Beidou. Cet équivalent du GPS américain promet de fournir une couverture mondiale pour le chronométrage et la navigation, offrant une alternative aux systèmes russe GLONASS, à l’européen Galileo, ainsi qu’au GPS américain, le plus abouti de tous. Aujourd’hui Beidou est en état de fonctionnement et c’est une étape majeure pour la Chine qui réaffirme son statut de grande puissance mondiale.

Certains experts estiment qu’avec Beidou, la Chine pourrait rivaliser avec le GPS américain. D’autres, comme Craig Singleton, directeur adjoint de la Fondation pour la défense des démocraties, estime que : « même si la Chine a franchi une étape importante dans sa course pour accroître sa part de marché dans ce secteur très lucratif, je ne pense pas que le système chinois Beidou puisse supplanter le GPS américain. Pas pour le moment ». Même si ce n’est pas le cas, il ‘agit d’une grande étape pour la Chine qui marque son indépendance technologique avec le reste du monde et notamment avec les États-Unis.

La Chine peut-elle rivaliser les États-Unis ?

Le système Beidou est déjà utilisé par plus de 120 pays, dont le Pakistan ou la Thaïlande. Cette technologie leur permet notamment de surveiller le trafic dans les ports ou de guider des opérations de sauvetage. Pékin ne compte pas s’arrêter là. Le système Beidou est opérationnel depuis un an et selon le média d’État chinois Xinhua, la valeur des industries liées à Beidou pourrait dépasser les 1 000 milliards de yuans (128,5 milliards d’euros) d’ici 2025. Craig Singleton craint que Pékin n’utilise sa technologie pour traquer des dissidents politiques ou des minorités ethniques, comme les ouïgours.

La concurrence sur le plan technologique entre les États-Unis et la Chine s’intensifie. Finalement, le président Joe Biden a maintenu de nombreuses restrictions imposées par l’administration Trump. La priorité de Biden est de stimuler les investissements dans la recherche et le développement aux États-Unis afin que son pays puisse continuer de garder une longueur d’avance sur la Chine, même si pour le moment, le système Beidou ne semble pas être une menace directe pour la domination du GPS.