Alors que de nouveaux outils sont déployés par le gouvernement pour faire face au Covid-19, c’est une usine bien particulière qui vient d’entrer en action à l’hôpital Cochin à Paris. Soixante imprimantes 3D y ont en effet été installées afin de produire du matériel médical en plastique destiné aux soignants et aux patients touchés par le virus.

Un vaste projet

L’impression 3D est révolutionnaire dans de nombreux domaines, et la médecine n’y échappe pas. Utilisée par les dentistes pour réaliser des prothèses dentaires et permettant également de créer des cornées à partir de cellules souches, elle aide désormais le personnel médical à faire face à la pandémie de coronavirus. Dans un espace de 150 mètres carrés, les soixante imprimantes 3D de la marque américaine Stratasys achetées à l’Allemagne tournent à plein régime depuis le vendredi 3 avril.

Visières de protection, matériel d’intubation, valves pour respirateur artificiel… Sous l’égide de plusieurs ingénieurs de l’entreprise Bone 3D, les appareils confectionnent les dispositifs nécessaires aux hôpitaux pour combattre et soigner avec efficacité le virus. Installées par CADVision, les machines utilisent « un filament de plastique ABS, chauffé à 300°C, déposé ensuite par une buse en fines couches jusqu’à constituer un objet solide et surtout reproductible », explique l’un des salariés de la firme au Parisien.

Les soignants peuvent se rendre sur la plateforme Covid3D afin de passer commande.

24h/24

Cette initiative est le fruit d’une collaboration entre l’université de Paris, l’AP-HP et avec l’aide du groupe Kering. Les imprimantes vont fonctionner 24h/24 durant les quatre prochains mois au moins, et pourront « produire tous les jours de quelques unités à plusieurs centaines en fonction de leur complexité », a détaillé le Docteur Roman Hossein Khonsari de l’hôpital Necker. Ce dernier a par ailleurs affirmé qu’il s’agissait de « la plus importante plateforme d’impression 3D de matériel médical d’Europe ».

Le rythme de production est particulièrement élevé et permet de réaliser du matériel plus rapidement qu’à l’échelle industrielle. Des ustensiles ont d’ores et déjà été livrés aux hôpitaux de la Pitié-Salpêtrière et Henri-Mondor, et au fur et à mesure que la courbe s’infléchit en Île-de-France, les imprimantes 3D pourront être mobilisées pour d’autres régions où l’épidémie gagnera du terrain.