À Cap Canaveral en Floride, le lanceur Atlas V vient de prendre son envol pour placer un satellite en orbite géostationnaire. Il s’agit du tout premier vol opéré par l’US Space Force, la nouvelle branche de l’armée américaine.

Une constellation de six satellites

C’était un souhait cher à Donald Trump, et il a été réalisé en décembre 2019. L’US Space Force est désormais la sixième branche de l’armée des États-Unis aux côtés de l’Armée de Terre, de la Navy, de l’Air Force, du Corps des Marines et de la Garde côtière. Son rôle est notamment de mettre en place des systèmes de défense dans l’espace, où des satellites de plus en plus sophistiqués sont utilisés en tant qu’outil d’espionnage ou autre par les armées.

Le premier lancement opéré par l’US Space Force consistait à envoyer le satellite AEHF-6 (Advanced Extremely High Frequency) en orbite géostationnaire. Il vient compléter une constellation de cinq autres satellites, lancés entre 2010 et 2019, et destinés à relayer des informations sécurisées de l’armée américaine en cas de conflit. Conçus par Lockheed Martin Space Systems, chacun des appareils a coûté 850 millions de dollars.

Un satellite AEHF

Vue d’artiste d’un satellite AEHF © Wikimédia / Domaine public

Selon Mike Cacheiro, vice-président des communications protégées du constructeur, ce dernier lancement « apporte réellement la constellation à pleine puissance et capacité et marque véritablement le début du cycle de vie complet du système AEHF ».

Le Covid-19 risque de bouleverser les calendriers

C’est à 16h18 heure locale (21h18 en France) que la fusée Atlas V a pris son envol. Initialement prévu une heure plus tôt, le vol a été retardé à cause d’un problème d’hydraulique au sol. Contrairement à l’accoutumée, la base de lancement de Cap Canaveral n’accueillait ni public ni médias, la pandémie de Covid-19 forçant les autorités à prendre des mesures drastiques.

Pour l’heure, il est difficile de savoir si la crise que le monde traverse affectera le domaine de la conquête spatiale de manière significative. Si des employés de la NASA et de SpaceX ont été testés positifs au Covid-19, il semblerait que les deux acteurs n’aient pour le moment pas prévu de chambouler leur planning.

Au mois de mai, une capsule Crew Dragon est censée acheminer deux astronautes américains jusqu’à l’ISS, ce vol est vital pour les États-Unis car il mettra fin à leur dépendance envers la Russie… mais l’Agence spatiale sera peut-être contrainte de le reporter, surtout lorsque l’on sait que le pays est devenu le plus touché au monde par le coronavirus, devant la Chine et l’Italie.