Pour lutter contre l’extrémisme en ligne et en réponse à l’attaque terroriste de Christchurch en Nouvelle-Zélande en mars dernier, l’Australie veut mettre en place de nouvelles mesures. Le Premier ministre Scott Morrison a annoncé que les autorités bloqueraient temporairement l’accès à certains sites internet, notamment les réseaux sociaux, pour tenter d’enrayer la diffusion de contenus à caractère violent.

Plus de sécurité et des sanctions potentielles

De nombreux experts se demandent comment une telle restriction peut s’appliquer et surtout si elle peut s’appliquer. Le commissaire national à la cybersécurité devra déterminer les contenus à bloquer dans une situation donnée, à l’aide d’un cadre qui n’a pas encore été établi. En plus de ce blocage temporaire, un centre de coordination de crise surveillera la diffusion de contenus violents ou liés à l’extrémisme, tous les jours de l’année.

Le pays prévoit aussi de faire voter une nouvelle loi pour obliger les grandes sociétés technologiques et notamment les réseaux sociaux, à améliorer leurs politiques de sécurité dans ce cas précis. Déjà, en avril dernier, l’Australie annonçait qu’elle mettrait en place une loi qui permettrait de sanctionner les réseaux sociaux qui laisseraient en ligne des contenus violents.

Dans le cas où un contenu violent resterait trop longtemps sur un réseau social, l’Australie prévoit même une amende de 2,1 millions de dollars et une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans pour les dirigeants de l’entreprise.

Cette mesure peut-elle réellement fonctionner ?

Pour Scott Morrison, l’objectif est très clair : « nous voulons supprimer les moyens qui permettent aux terroristes de glorifier leurs crimes ». Le Premier ministre est également convaincu que ces restrictions pourraient éviter à d’autres personnes de passer à l’acte. Souvent, les terroristes s’inspirent des faits qu’ils ont pu voir et les reproduisent.

Même si les intentions sont louables, les questions sont nombreuses : l’Australie irait-elle jusqu’à bloquer la totalité de Facebook si un message ou une vidéo n’était pas rapidement supprimé ? Et à quel moment le pays décidera-t-il que le blocage peut être levé ? Un blocage à court terme ne serait certainement pas efficace.