Cette toute nouvelle loi, en lien direct avec l’attentat de mars dernier à Christchurch en Nouvelle-Zélande, vise à sanctionner les médias sociaux qui ne supprimeraient pas les contenus violents « rapidement ». C’était un projet de loi controversé, il s’agit désormais d’une nouvelle loi australienne. Intitulée « Sharing of Abhorrent Violent Material Bill » cette nouvelle loi veut précisément éviter ce qu’il s’est passé en Nouvelle-Zélande au début du mois de mars dernier. Pour les géants du web, cette loi ne sera pas efficace.

Pour rappel, un nationaliste blanc s’est filmé en train de tuer des néo-zélandais dans une mosquée à Christchurch. La vidéo a été diffusée en direct sur Facebook puis partagée sur de nombreux autres réseaux sociaux. Facebook a dû supprimer 1,5 millions de vidéos de l’attentat sur sa plateforme. En vertu de cette nouvelle loi, les plateformes d’hébergement de contenus doivent « rapidement » retirer les enregistrements audio et vidéo qui mettraient en avant une « conduite violente ».

De plus, ils devront informer les autorités à chaque fois qu’ils trouvent des contenus illégaux et fournir les informations de la personne concernée. Les sanctions sont suffisamment lourdes pour que les réseaux sociaux soient très vigilants. Concrètement, si la plateforme n’enlève pas les contenus violents à temps, elle pourrait se voir infliger une amende allant jusqu’à 10 % de son bénéfice annuel. Dans le cas ou un contenu violent resterait trop longtemps sur un réseau social, l’Australie prévoit même une amende de 2,1 millions de dollars et une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans pour les dirigeants de l’entreprise.

Sunita Bose, directrice générale du Digital Industry Group, qui représente Facebook, Google, Twitter, Amazon et Verizon en Australie, a déclaré cela au New York Times : « Cette loi a été conçue et adoptée en cinq jours sans aucune consultation significative. Malheureusement, elle ne fait rien pour lutter contre les discours de haine. Avec l’énorme volume de contenu téléchargé sur Internet chaque seconde, il s’agit d’un problème très complexe. Les législateurs se sont précipités ».