Jusqu’où ira la pollution de nos littoraux et océans ? C’est la question que l’on peut se poser après la découverte inquiétante de plusieurs chercheurs du Mare (Centre des sciences environnementales et marines) basé à Lisbonne. Selon les propos du biologiste Ignacio Gestoso Garcia, recueillis par CNN, le plasticroûte, cette couche de plastique incrustée dans la roche autour des côtes, aurait été découvert pour la première fois en 2016. « À ce moment-là, nous étions déjà assez surpris et préoccupés par le phénomène » a-t-il révélé.

Afin de poursuivre l’étude du plasticroûte, les scientifiques sont retournés entre 2017 et 2019 sur le site. Ils ont ainsi constaté que la présence des micros morceaux de plastique s’intensifiait. Cette prolifération a amené les biologistes à organiser une surveillance rigoureuse du phénomène. D’après les chiffres révélés par l’étude, la croûte de plastique couvre aujourd’hui 9,46 % de la surface rocheuse qui entoure l’île de Madère.

Le polyéthylène comme principale cause

Les analyses des biologistes du Mare révèlent que le phénomène du plasticroûte est dû aux microplastiques. Ces derniers sont principalement constitués de polyéthylène, l’une des formes de plastique les plus utilisées au quotidien : dans les emballages, les matériaux de construction ou les dispositifs médicaux.

Avec 10 tonnes de plastique produites chaque seconde dans le monde, le phénomène du plasticroûte s’ajoute à la longue liste des fléaux causés par le plastique dans le monde entier. En Chine par exemple, le marché de la livraison de repas a plongé le pays dans un océan de plastique.

Quelles conséquences sur la biodiversité ?

La prochaine étape pour les scientifiques est de comprendre de quelle manière le plasticroûte peut affecter la vie des espèces marines. « Nos prochains travaux viseront à évaluer si les invertébrés marins cohabitant avec les plastiques peuvent les assimiler, et si tel est le cas, dans quelle mesure ces plastiques peuvent influer sur la santé de ces animaux » a conclut Ignacio Gestoso Garcia.

L’autre sujet d’interrogation concerne l’étendue du phénomène. Si ce dernier a été localisé à Madère au Portugal, il serait probable que le plasticroûte réside dans d’autres régions du monde.