Apparu il y a plus de 10 ans, les réseaux sociaux sont aujourd’hui un réflexe pour de nombreux Français. En 2017, 38 % des Français s’y connectaient chaque mois et les consultaient en moyenne pendant 1h22 chaque jour. Parmi les plus accros, les adolescents qui utilisent majoritairement Snapchat (92 %), YouTube (81 %) et Instagram (70 %).
Pour les parents, ces sites sont adaptés à l’usage des adolescents et développent la créativité et la socialisation. Pourtant, des risques existent. Sur les réseaux sociaux, la rentrée s’annonce prometteuse. Au programme : cyberharcèlement et arnaques.

Sur les plateformes de réseautage, quelles sont les menaces ciblant spécifiquement les adolescents ? Comment protéger les jeunes des risques cyber ? Quel rôle doivent jouer les parents ?

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L’offre parait alléchante et pour cause : il s’agit d’une arnaque. Une fois le processus enclenché, la victime est incitée à récupérer un code par téléphone. C’est là que les choses se gâtent. Le numéro est surtaxé. Quant aux codes, ils sont en réalité nécessaires à l’instigateur de la menace pour se faire payer. Ces arnaques sont très répandues sur les réseaux sociaux. Certains n’hésitent pas à créer de faux comptes, subtilisant l’identité de célébrités. Les jeunes pensent alors avoir à faire à une personnalité respectée et ne se méfient pas. Lorsque la facture tombe, l’addition est salée.

La manipulation se base pourtant sur une procédure légale née à l’époque des forfaits bloqués. Des entreprises de micro paiement proposaient à tout un chacun de vider son forfait en appelant des numéros surtaxés. Les consommateurs pouvaient dans un second temps récupérer leur mise, moyennant une commission. Pourtant aujourd’hui, ses services sont principalement utilisés à des fins frauduleuses. La plupart des victimes ne portent pas plaintes et les arnaqueurs le savent. Ils capitalisent sur le peu d’écho autour de ces méthodes. En juillet dernier, 4 employés d’une entreprise similaire ont été mis en examen. En 3 ans, ils sont parvenus à récolter jusqu’à 38 millions d’euros grâce à leurs numéros surtaxés. Une première dans le milieu.

Face aux menaces cyber qui ciblent leurs enfants, les parents sont parfois désarmés et pour cause : près de 17 % d’entre eux ignorent certains des comptes ou profils créés en ligne. Pire, 57 % des adolescents n’ont aucune limite de temps de connexion. Ils sont même 61 % à conserver leurs appareils avec eux en permanence. Et cela pose problème. Les comportements en ligne, sous anonymat, sont souvent violents. Ainsi 26 % des adolescents admet avoir subi des commentaires désobligeants, voir des faits de harcèlement. Face aux arnaques et au cyberharcèlement, les parents ont un rôle actif à jouer.

En effet, les adolescents actuels sont des  » digital natives « . Ils sont nés avec les smartphones et pour beaucoup, ont quasiment toujours connus les réseaux sociaux. Contrairement à leurs parents qui les ont adoptés à l’âge adulte et ont souvent plus de recul, la majorité ne s’imagine pas les risques auxquels ils peuvent être confrontés en ligne. Pour les adultes, il s’agit en premier lieu de faire preuve de pédagogie. Les technologies et leur usage nécessitent une réelle discussion afin d’appréhender les menaces qu’ils peuvent porter et les bonnes pratiques à adopter. Chacun peut alors exprimer son opinion et son expérience. Même si la plupart des réseaux sociaux ne permet de créer un profil qu’à partir de 13 ans, de nombreux jeunes adolescents bravent l’interdit. Un simple clic et un peu de mathématique suffisent à esquiver l’exclusion. Il serait, 60 % chez les 11-13 ans à disposer d’un compte . Il est donc important pour les parents d’instaurer le dialogue. Cela permet également de s’impliquer dans l’éducation au numérique de leurs enfants. De même, l’interdiction des smartphones dans les classes au collège et à l’école à partir de la rentrée 2019 devrait changer les choses, mais l’accompagnement continue à la maison.

En parallèle, le bon exemple est indispensable. Cachés derrière leurs smartphones, les parents peuvent renvoyer une image de décomplexion face à l’addiction aux réseaux sociaux. Or, en attendant de murir leur approche, les jeunes demeurent très influencés par les plus âgés. Il est alors judicieux de lâcher ses appareils et d’entamer la rentrée digitalement avisée !