Les autorités américaines rapportent que des espions chinois auraient tenté de recruter plusieurs internautes sur LinkedIn.

Dans un récent article, l’agence Reuters indique que plusieurs espions chinois se seraient appuyés sur LinkedIn pour mener de larges campagnes de recrutement. Pour se faire, ceux-ci s’adresseraient à des utilisateurs travaillant dans le secteur du renseignement ou de la politique en se faisant passer pour des recruteurs. De fait, ils mentionnent alors des collaborations internationales basées sur « l’échange de savoir », un discours relativement flou qui peut sembler séduisant de prime abord. Si le premier contact est positif, l’utilisateur est invité à se rendre en Chine pour des conférences ou des entretiens d’embauche, des voyages qui marquent le début de la collecte d’informations.

Ainsi, le chef du contre-espionnage des États-Unis, William Evanina évoque le fait que la Chine a mis en place des efforts « super agressifs » pour arriver à ses fins, à savoir, recruter des ressortissants américains. Néanmoins, Evanina n’a donné aucune indication portant sur le nombre d’américains contactés ni sur le potentiel succès de la campagne de recrutement.

Les services allemands et britanniques avaient déjà tiré des conclusions similaires, mais le problème n’avait jamais été abordé directement par un représentant de la loi américain. Par comparaison, le gouvernement allemand avait évoqué le fait que plus de 10 000 allemands avaient été ciblés par une campagne similaire en décembre dernier. Des « compensations » financières pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros avaient été mentionnées par les services allemands.

Comme le rappelle Reuters, un ancien agent de la CIA du nom de Kevin Mallory a été reconnu coupable de trahison après avoir transmis des informations confidentielles à la Chine suite à son recrutement sur LinkedIn. En février 2017, il a récemment reçu un message d’un homme prétendument chasseur de têtes et travaillant pour un think tank. Selon les éléments du dossier, Mallory aurait ensuite vendu des secrets tout en ayant identifié ses contacts chinois comme étant des agents du renseignement. L’homme sera jugé en septembre et risque la prison à vie.

Pour éviter ce type de pratiques à risque, William Evanina appelle LinkedIn à suivre les initiatives de Google, Facebook et Twitter en purgeant son réseau social des comptes dangereux. « Moins de 40 » faux comptes en lien avec ces pratiques auraient déjà été supprimés, selon le chef de la confiance et de la sécurité de LinkedIn, Paul Rockwell. Ce dernier n’a pas précisé si les comptes supprimés étaient d’origine chinoise ou non.

Pour sa part, le ministère chinois des Affaires étrangères a nié les accusations, jugeant que les paroles des responsables américains étaient « absurde[s] ».