L’Administration d’État pour la régulation du marché chinoise a annoncé ce mardi 3 août qu’elle allait renforcer sa surveillance sur le marché des puces électroniques. Reuters rapporte que le régulateur a déclaré, « En réponse à des problèmes importants tels que la spéculation et les prix élevés sur le marché des puces automobiles, l’Administration d’État pour la supervision du marché a récemment ouvert une enquête sur les distributeurs de puces automobiles ». Aucune entreprise n’a été nommément mentionnée.
La pénurie de puces engendre des fraudes
La sortie des différents confinements à travers le monde a engendré une forte hausse de la demande en puces en décembre 2020 provoquant une pénurie. Elle touche plusieurs secteurs, notamment les fabricants de smartphones, mais c’est l’industrie automobile qui a été le plus durement affectée. Ford, Volkswagen, Nissan ont été contraints de mettre à l’arrêt certaines de leurs lignes de production.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Jusqu’à récemment les fabricants automobiles chinois ont réussi à être relativement épargnés. Ils ont été rattrapés en juin. Selon l’Association chinoise des constructeurs automobiles, les ventes de voitures ont chuté de 12,6%, mettant fin à 11 mois de croissance ininterrompus. Pour les industriels la cause du problème est évidente : la pénurie mondiale de puces.
Comme souvent, les pénuries engendrent différents effets pervers difficiles à maîtriser. Les entreprises cherchent à se constituer des stocks exacerbant la situation. La course mondiale aux puces entraîne logiquement une hausse des prix, et un effet d’aubaine pour des courtiers plus ou moins scrupuleux ainsi que des pratiques illégales. Par exemple, début juillet, les douaniers entre Hong Kong et la Chine étaient surpris de trouver de plus en plus de passeurs de semi-conducteurs.
Une situation qui pourrait perdurer jusqu’en 2023
L’intervention du régulateur pour atténuer cette ambiance potentiellement frauduleuse n’est donc pas surprenante. Edison Yu, analyste automobile de la Deutsche Bank consulté par le Wall Street Journal, relativise toutefois la situation. Il constate que la situation dans le pays s’améliore légèrement après la constitution de stocks, au premier semestre 2021, qui a aggravé la situation.
La pénurie est également l’occasion pour la Chine de mettre en œuvre un plan ambitieux pour réduire ses importations de puces, l’une des grandes faiblesses de son économie. Au niveau mondial, le leader du marché, Taïwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC) a annoncé avoir affecté davantage de capacité de productions aux puces pour véhicules. L’entreprise ne pronostique cependant pas la fin de la pénurie avant 2023.