Lundi 8 janvier, la Thaïlande a reçu le feu vert pour emprunter plus de 13 milliards d’euros pour son portefeuille numérique. Cette enveloppe sera distribuée à 50 millions de Thaïlandais sous la forme d’une allocation de 285 dollars (10 000 bahts). L’argent de cette aide pourra être récupéré via une application, le portefeuille numérique. Le Premier ministre thaïlandais, Srettha Thavisin, a annoncé un lancement d’ici le mois de mai.

Le projet s’inscrit dans un plan de relance économique, validé par le Conseil d’État. Il incarne une mesure phare du programme électoral du parti au pouvoir, le parti Pheu Thai. Le portefeuille numérique vise à faire grimper la croissance du pays à 5 %, contre 2,4 % pour l’année passée. Un objectif collant aux prévisions de la Chambre de commerce thaïlandais. Celle-ci prévoit une croissance de 3,2 % pour l’année à venir, alimentée par le tourisme et les exportations, avec 1 % à 1,5 % supplémentaire si le programme de portefeuille numérique se déroule comme sur le papier.

Pointé du doigt par des économistes et d’anciens gouverneurs de la banque centrale sur un risque d’inflation, le lancement du portefeuille numérique intervient dans un contexte de déflation. L’indice des prix à la consommation a baissé de 0,83 % en décembre, pendant qu’il montait de 4,1 % en France.

Quant au Premier ministre, il accuse la banque centrale d’augmenter trop fortement ses taux d’intérêt, pénalisant ainsi les petites entreprises. Et ce malgré une inflation faible. Le taux directeur de la banque centrale s’élevait en novembre à 2,5 %, son plus haut niveau depuis 10 ans.

Le Premier ministre le gouverneur de la banque centrale mercredi 10 janvier. Les discussions s’annoncent nombreuses. « Il y aura probablement des désaccords, mais il doit y avoir du dialogue », a déclaré Srettha Thavisin, également ministre de l’Économie, relayé par Reuters.