La Chambre de commerce des États-Unis, représentant le monde des affaires du pays, n’est pas forcément le lieu d’où émane des demandes de réglementation… C’est pourtant bien l’une des principales conclusions d’un rapport remis le 9 mars sur l’Intelligence Artificielle (IA).

Dans la foulée de Brad Smith, le président de Microsoft, l’un des principaux partenaires d’OpenAI, à l’origine de ChatGPT, la Chambre de commerce réclame aux législateurs américains plus de réglementation sur l’IA. Suzanne Clark, présidente en chef de l’institution tire le constat que « L’IA est une technologie transformationnelle dont nous commençons tout juste à réaliser son potentiel ».

C’est justement les transformations induites par l’IA sur la société, l’économie, la sécurité, qui incite la Chambre a adopté cette proposition. Elle estime que les lois américaines en vigueur ne sont pas adaptées à « l’impact profond » de cette technologie.

Réglementer l’IA, mais pas trop

Plutôt que de militer pour un texte global, à l’image de l’IA act européen, présenté par la Commission au printemps 2021, l’organisation préconise d’adapter les textes existants. Plus précisément elle demande une évaluation des lois actuelles pour identifier des lacunes que ferait apparaître l’IA. Toujours dans ce but, elle suggère une forte collaboration des agences entre-elle, le sujet étant nécessairement transversal.

La Chambre de commerce américaine n’a toutefois pas renoncé à ses valeurs. Lors de la remise du rapport Suzanne Clark a aussi déclaré, « Bien que certains risques doivent être gérés, l’IA promet de stimuler les opportunités économiques et les revenus, d’accélérer les progrès en matière de santé et de qualité de vie ». Selon les estimations de l’organisation, l’IA va générer 13 000 milliards de dollars de croissance économique mondiale d’ici 2030.

L’adaptation des lois américaines doit assurer la sécurité du pays, un déploiement éthique du pays, mais doit surtout encourager une approche non contraignante et autorégulatrice du secteur privé. Pour la chambre les États-Unis, grâce à leurs valeurs, de liberté notamment, et leur avance technologique doivent s’imposer comme le leader du secteur, avec une main-d’œuvre compétitive et formée.