Un goût de victoire pour l’Union européenne. Google s’engage à se mettre en conformité avec les règles européennes en matière de protection des consommateurs, en modifiant plusieurs services, comme Google Flights, Google Hotels et le Google Playstore.

Objectif : garantir la transparence et la neutralité des informations présentes sur ces interfaces et améliorer la procédure de signalement de contenus illicites. « Les consommateurs de l’UE ont droit à des informations claires et exhaustives afin de pouvoir faire des choix éclairés » selon Didier Reynders, commissaire européen à la justice.

Protéger les consommateurs européens

L’officialisation des engagements de Google est le point d’orgue d’un dialogue lancé en 2021, entre l’entreprise américaine et le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC), sous la supervision d’autorités nationales et de la Commission européenne. La protection des consommateurs européens, prérogative des législateurs nationaux est défendue par le CPC, réseau facilitant la coordination entre États membres.

Google, également dans le viseur de régulateurs extra-européens, est prié de se conformer aux demandes du CPC, au risque de se voir poursuivre en justice. Ce ne serait pas la première fois pour le géant américain. En septembre 2022, Google avait reçu une amende record de 4.1 milliards d’euros, pour non-respect du droit de la concurrence.

Des engagements forts

Google Flights et Google Hôtels devront désormais indiquer explicitement le rôle de Google dans une transaction, qu’il soit vendeur ou intermédiaire. Le prix de référence d’un vol ou d’un hôtel doit être visible, en cas de remise. Les commentaires publiés sur Google Hôtels devront mentionner qu’ils ne sont pas vérifiés par l’entreprise.

Quant à Google Play Store et Google Store, ils devront afficher clairement certaines « informations précontractuelles », comme le coût de livraison, et des indications sur l’entreprise vendeuse. Chaque citoyen, peu importe son pays de résidence, pourra accéder aux versions « propres à chaque pays ». Une adresse mail sera également créée par Google, pour signaler les contenus inappropriés.

Google, mauvais élève ?

L’heure est à l’action. Le CPC s’engage à veiller sur la mise en œuvre des modifications par Google. Pour le moment, aucune date n’a été annoncée, ce qui pourrait jouer en la faveur de l’entreprise, empêtrée dans d’autres procédures de mise en conformité.

En effet, les législateurs européens reprochent à Google de ne pas respecter la réglementation sur le blocage géographique, « étant donné que l’entreprise impose des limitations techniques à l’utilisation d’applications qui seraient autrement accessibles dans le pays où l’utilisateur séjourne temporairement. » Le « Far West » de l’économie numérique a encore de beaux jours devant lui.