STMicroelectronics, une entreprise franco-italienne spécialisée dans la production de semi-conducteurs, a annoncé, le 5 octobre, la construction d’une unité de production de substrats épitaxiés en carbure de silicium (Sic), en Italie. Ce composant sert à fabriquer des semi-conducteurs essentiels pour de nombreux secteurs comme celui de l’automobile, du médical, de l’aéronautique ou encore de la communication. Il s’agit d’une première en Europe alors que l’Union européenne redouble d’efforts pour augmenter sa production de puces. Elle cherche à réduire sa dépendance à l'étranger.
Italie, nouvelle terre d’accueil pour les semi-conducteurs
Pour parvenir à développer sa nouvelle unité de production située à Catane, STMicroelectronics est prête à investir près de 730 millions d’euros. Dans son communiqué, la société basée à Genève indique qu’elle bénéficiera du soutien financier de l’Europe et de l’État italien dans le cadre du « National Recovery and Resilience Plan », un plan d’action pour relancer l’économie italienne suite à la crise du Covid-19.
Jean-Marc Chéry, président du directoire et directeur général de STMicroelectronics, explique que « cette nouvelle unité jouera un rôle clé vers l’intégration verticale de nos activités dans le domaine du carbure de silicium, renforçant nos capacités d’approvisionnement en substrats SiC ». L’ouverture de l’unité devrait également permettre de créer 700 nouveaux emplois lorsqu’elle sera à pleine capacité. Quant à la production, elle devrait démarrer en 2023.
L’« European Chips Act » prend forme
L’implantation de l’unité de production de substrats épitaxiés de STMicroelectronics en Italie marque une étape importante pour l’Europe. En février 2022, la Commission européenne dévoilait l’« European Chips Act » dont l’objectif est de doubler la part du marché européen sur les semi-conducteurs. Celle-ci s’élève aujourd'hui à 10 % et devrait passer à 20 % d’ici 2030.
Si aujourd’hui, la majorité des puces sont fabriquées en Asie et aux États-Unis, c’est également le cas des substrats SiC. Pour s’affranchir de cette dépendance, l’Union européenne a prévu 43 milliards d’euros de financements publics et privés. « Cette situation [la pénurie mondiale de composants] a mis en évidence l’extrême dépendance, à l’échelle mondiale, de la chaîne de valeur des semi-conducteurs à l’égard d’un nombre très limité d’acteurs dans un contexte géopolitique complexe », notait la Commission en ce début d’année.
Toujours dans cette logique d’émancipation du territoire européen, STMicroelectronics et son partenaire américain GlobalFoundries ont révélé, début juillet, leur volonté de construire une usine de production de semi-conducteurs en France, dans l’Isère. D’après eux, cette nouvelle manufacture « contribuera de façon significative aux objectifs de l’European Chips Act ».