La Commission européenne a présenté en avril 2021 sa proposition de loi visant à encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle en Europe. Le projet a pour but de « soutenir la croissance et l’innovation dans l’économie numérique européenne ». Le Centre pour l’innovation des données n’est pas du tout du même avis. Selon lui, le ‘préjudice’ pourrait s’élever à 31 milliards d’euros pendant les cinq prochaines années.

Le centre explique dans son rapport que cette loi serait « la réglementation la plus restrictive au monde en matière d’IA ». Le préjudice serait directement répercuté sur le coût de certains produits vendus en Europe, par des entreprises faisant appel à l’intelligence artificielle. La conséquence serait directe pour les sociétés et « une PME européenne qui déploie un système d’IA à haut risque entraînera des coûts de mise en conformité pouvant aller jusqu’à 400 000 € qui généreraient une diminution des bénéfices de 40%. »

Pour se mettre en règle face à cette loi, les entreprises devraient débourser 10,9 milliards d’euros par an. Soit pour commencer une perte de 31 milliards d’euros sur les cinq prochaines années. Pourtant la Commission européenne insiste sur l’impact positif économique. L’analyste politique au centre pour l’innovation des données, Ben Mueller explique qu’une « analyse économique réaliste suggère que cet argument est au mieux fallacieux. Les perspectives optimistes sont largement basées sur des opinions et des mots d’ordre plutôt que sur la logique et les données du marché. »

L’inquiétude de la Commission est l’utilisation de l’intelligence artificielle dans des domaines militaires, même si ce n’était pas le cas en mai dernier. L’IA pourrait aussi à terme remplacer l’emploi de nombreuses personnes dans certaines industries. Pourtant elle pourrait avoir une influence bénéfique dans les domaines de la santé ou climatique. La proposition de loi IA a pour but de trancher en défaveur de cette technologie.

Il est aussi important de préciser que le Centre pour l’innovation des données est financé par des sociétés comme Amazon, Microsoft ou Apple. Ces entreprises ont beaucoup à perdre en Europe si une telle loi est approuvée.