Le 7 juillet 2021, l’autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) a présenté à la presse son rapport (pdf) sur l’état d’internet en France. Comme chaque année, l’Arcep a scruté l’évolution des réseaux internet fixes et mobiles. Parmi les évolutions marquantes énoncées dans le communiqué de l’autorité se trouvent la qualité de service, l’interconnexion de données, la transition vers IPv6 – protocole réseau sans connexion -, la neutralité du net, le rôle des plateformes et l’impact environnemental du numérique.

L’Arcep s’est bien entendu penché sur la gestion de la crise sanitaire et du premier confinement du point de vue réseau. Les conclusions sont positives. Malgré la hausse des usages numériques, notamment poussés par le télétravail, les réseaux internet n’ont pas été congestionnés. Le rapport félicite « la mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs de l’écosystème (opérateurs, fournisseurs de contenus et d’applications, utilisateurs et institutions publiques) » qui a permis un fonctionnement continu. Une preuve de la capacité d’adaptation des infrastructures réseau.

Schéma présentant les points possibles de saturation réseau.

Schéma simplifié des points possibles de saturation des réseaux. Source : Arcep

En France, sur l’année 2020, le trafic entrant vers les principaux fournisseurs d’accès a augmenté de plus de 50%. Du côté des réseaux de diffusion de contenu, soit grossièrement les ordinateurs permettant de mettre à disposition du contenu aux utilisateurs, l’augmentation s’élève à 82%.

Répartition du trafic internet par site internet.

Décomposition selon l’origine du trafic vers les clients des principaux fournisseurs d’accès internet en France (fin 2020). Source : Arcep

Une API pour guider les utilisateurs dans leur choix de fournisseur d’accès

L’Arcep apporte des nouvelles de son projet de « crowdsourcing » initié en 2018 avec des opérateurs, des associations de protection des consommateurs et des acteurs académiques. La notion de « crowdsourcing » se rapproche de celle du crowdfunding, aussi appelé financement participatif. Leur ressemblance réside justement dans cette idée de collaboration. La différence entre les deux termes est que dans le « crowdsourcing », l’objectif est de rassembler des sources.

Ce projet « crowdsourcing » a abouti à la création d’une « API « carte d’identité de l’accès »». Celle-ci doit apporter aux utilisateurs une information claire et fiable pour les aider dans leurs choix de fournisseurs et de technologies d’accès à internet. Si Orange, Bouygues Telecom ou Free sont largement connus du grand public, d’autres acteurs existent, mais ont moins de visibilité. C’est le cas du French Data Network (FDN), un fournisseur d’accès internet associatif créé en 1992. Néanmoins, le communiqué ne précise pas quelles structures sont liées à cette API. Celle-ci doit être déployée dès juillet 2021, donc dès ce mois-ci.

L’Arcep travaille sur le Digital Markets Act

L’autorité de régulation a également déclaré conforme 5 organismes à un Code de conduite visant à « inciter les acteurs de la mesure [de la qualité de service ou d’expérience d’internet] à assurer un niveau minimum de transparence et de robustesse, à la fois pour les protocoles de test, mais aussi dans la présentation des résultats ». Cela permet notamment de comparer plus facilement les données publiées. En comptant les 5 nouveaux admis, 10 acteurs sont reconnus conformes à ce code. En 2020, ce dernier a fait l’objet d’une nouvelle version (pdf).

Par ailleurs, l’Arcep a profité du rapport pour évoquer à nouveau l’application Wehe, un outil de vérification de la neutralité d’internet, ainsi qu’un guide (pdf) pour les entreprises consacré à la transition vers IPv6. Enfin, elle se félicite d’avoir proposé de mettre en place une régulation économique préalable pour les géants de la tech, des « gatekeepers », dans le cadre du Digital Markets Act. L’autorité française continue de suivre ce projet de loi. Sur l’impact environnemental, l’Arcep met en avant sa plateforme « Pour un numérique durable » et sa participation à des projets de loi visant à réduire l’impact environnemental de la technologie.

BD présentant un internet neutre et non neutre.

Planche de BD présentant à gauche un internet non-neutre et à droite un internet neutre. Crédit : Arcep

Ces rapports annuels de l’Arcep visent à « s’assurer à travers la régulation qu’Internet continue à se développer comme un « bien commun », où l’utilisateur est l’arbitre en dernier ressort ».