La pandémie de Covid-19 a eu des effets évidents sur l’adoption de l’intelligence artificielle par les entreprises. Dans le cadre de l’enquête « Thinking in an AI world », KPMG a interrogé 950 décideurs du monde entier dans divers secteurs. Cette étude révèle à quel point le monde a changé depuis la crise du Covid-19 et comment les entreprises ont pris le virage de l’IA.

L’adoption de l’IA en 2020

Si on détaille chaque secteur un par un, il semble que l’IA soit, au moins, modérément fonctionnelle à 93% pour la fabrication industrielle, 84 % pour les services financiers, 83% pour le secteur de la technologie, 81 % pour le commerce de détail, 77 % dans le domaine des sciences, 67 % dans les soins de santé et 61% pour l’administration publique.

L’adoption de l’IA dans les différentes industries du monde. Source : KPMG

Trois secteurs en particulier ont réellement observé une accélération de l’IA depuis début 2020 : le domaine des services financiers a connu une augmentation de 37 points, le secteur du commerce de détail, une augmentation de 29 points et le secteur des technologies, augmentation de 20 points.

Parmi les autres conclusions que nous pouvons tirer de ce rapport : les dirigeants des secteurs des sciences pensent à 94 % que l’IA peut surveiller la propagation du Covid-19. 93 % des dirigeants des services financiers sont convaincus que l’intelligence artificielle pourrait permettre de détecter la fraude, c’est plus que l’année dernière.

Les nouveaux défis des chefs d’entreprise

Selon Traci Gusher, directrice d’Artificial Intelligence : « les dirigeants font l’expérience du coup de fouet COVID-19, l’adoption de l’IA montant en flèche à la suite de la pandémie. Mais beaucoup disent que tout va trop vite. C’est probablement en raison du débat actuel sur l’éthique, la gouvernance et la réglementation de l’IA. De nombreux chefs d’entreprise n’ont pas de visibilité sur ce que leur organisation fait pour contrôler et gouverner l’IA et peuvent craindre l’apparition de menaces ».

Selon l’étude de KPMG, les inquiétudes concernant la vitesse d’adoption de l’intelligence artificielle sont particulièrement prononcées au sein des petites entreprises avec 63 % de dirigeants inquiets. C’est également le cas pour les décideurs qui ont une connaissance approfondie de l’IA : ils sont 51 % à s’inquiéter de la mise en place trop rapide de cette technologie, tout comme les dirigeants de la génération Z.

L’étude révèle également que les dirigeants attendent une implication des gouvernements. Rob Dwyer, un spécialiste des nouvelles technologies dans les administrations publiques, a déclaré que : « nous constatons cette année une demande plus élevée que jamais dans tous les secteurs pour une réglementation accrue de l’IA. Les décideurs veulent éviter que l’adoption de l’IA se transforme en catastrophe. Il n’est pas question que cela devienne le far west ».