Google recense la localisation mobile des utilisateurs de ses services à différents moments, et l’enregistre dans la base de données connue en interne sous le nom de « Sensorvault ». Depuis un certain temps, la police américaine demande parfois à y accéder pour résoudre ses enquêtes, mais ces six derniers mois, ses requêtes ont fortement augmenté selon le New York Times. De plus, la police recueille parfois les données de centaines de téléphones, de quoi inquiéter les Américains sur le respect de leur vie privée ?

Pas totalement, car les données sont généralement récoltées anonymement dans le cadre des mandats « géofence ». Par leur biais, la police demande à savoir la localisation actuelle des téléphones qui ont traversé une zone dans une période de temps donnée (pratique pour savoir qui était sur les lieux d’un crime). Si la police pense qu’un téléphone correspond à un témoin ou un suspect, Google se met alors à communiquer des informations personnelles sur son propriétaire, mais pas avant.

Cela fait un bon bout de temps que Google collecte en permanence notre position, aux U.S.A. comme en France, nous n’en avons juste pas forcément conscience. En effet, quand nous acceptons de partager notre localisation, nous n’imaginons pas qu’elle va rester conservée dans une base de données pour une longue période.

L’utilisation de la localisation personnelle pour permettre aux diverses polices du monde (dont la France) de résoudre des enquêtes entraîne plusieurs inquiétudes. À terme, la police ne risque-t-elle pas d’abuser de ce dispositif pour traquer les individus dans des enquêtes mineures ? Ensuite, peut-on vraiment prendre la présence du téléphone de quelqu’un dans une zone comme une preuve tangible ? Enfin, on est en droit de se demander si la police est capable de protéger efficacement les données sensibles récupérées via l’aide de Google. Si des personnes mal intentionnées réussissaient à subtiliser vos habitudes de déplacement à la police, cela pourrait s’avérer extrêmement dangereux. Les Français semblent d’ailleurs en avoir conscience, car en mai 2018, une enquête révélait leur inquiétude quant au partage de leurs données de localisation.