Pour la Cour des comptes, l’organe d’audit français, c’est très clair : la nouvelle fusée européenne, Ariane 6 n’est pas une réponse durable pour faire face à la concurrence mondiale. C’est dans son rapport annuel de 2019 que la Cour des comptes émet de sérieux doutes quant à la viabilité et à la pérennité de la fusée développée par l’ESA (Agence Spatiale Européenne). De son côté, l’Allemagne tente de faire cavalier seul avec le programme #BavariaOne lancé en octobre dernier par Markus Söder, premier ministre de la Bavière.

Pour la Cour des comptes, « depuis 2017, ArianeSpace a perdu le leadership mondial sur le marché de l’aérospatial au profit de la société américaine SpaceX. Le modèle économique de ce concurrent est basé sur le modèle révolutionnaire des fusées réutilisables. Ce n’est absolument pas le cas chez l’ESA. De plus, SpaceX travaille sur de nouveaux vaisseaux qui carbureraient au méthane, une énergie qui pourrait être récoltée sur Mars. »

L’organe de contrôle indépendant de l’État français examine la possibilité de nouvelles pertes de parts de marché et par conséquent, de revenus face à la concurrence croissante de SpaceX et d’autres startups dans le milieu de l’aérospatial. Ariane 6 pourrait décoller pour la première fois en 2020 au départ du port spatial européen de Kourou, en Guyane française. La Cour des comptes critique aussi le design et les matériaux choisis par les dirigeants européens qui travaillaient sur ce projet en 2014. Pour eux, Ariane 6 n’arrive pas à la cheville des vaisseaux imaginés et conçus par les équipes d’Elon Musk. Selon le rapport « ce nouveau vaisseau ne constitue pas une réponse durable pour être compétitif sur un marché en plein essor. La conception de la fusée Ariane 6 est trop prudente et pas suffisamment novatrice.«