C’est tout nouveau et cela risque de faire réfléchir plus d’un sportif de haut niveau. Comme le rapporte ce billet sur le site du CNRS, la lutte antidopage se dote à présent d’un nouvel outil redoutablement efficace : un algorithme qui, à partir de l’historique des performances d’un sportif, devrait permettre de repérer s’il s’est dopé ou non. C’est clairement une petite révolution dans le monde du sport. Cette nouvelle arme numérique développée, par une équipe de chercheurs du CNRS en collaboration avec des médecins de l’International Association of Athletics Federations, est capable de détecter un éventuel usage de substances illicites ingérées par un sportif. Espérons que cette-fois ci les russes ne tentent pas de pirater l’outil comme lors des JO de 2014.

Les algorithmes arrivent dans le domaine sportif, ce n’est pas commun, mais cela devrait être très utile. Les chercheurs espèrent avant tout que son caractère dissuasif aura un effet positif sur le comportement des sportifs. Concrètement, l’outil est capable de repérer les athlètes dont les performances ont évolué de façon anormale à partir des banques de données recensant plusieurs années de résultats de compétitions internationales. L’idée est de pouvoir émettre des doutes avant même d’engager l’ouverture d’une enquête.

Il faut être lucide, jusqu’à aujourd’hui, le combat contre les tricheurs dans le sport ressemble en tous points à une épreuve d’endurance. Il existe déjà des moyens pour détecter le dopage dans le sport, vous avez certainement entendu parler du « passeport biologique », appelé aussi ABP. Ce passeport, propre à chaque athlète de haut niveau, rassemble les résultats de tous les prélèvements biologiques officiels auxquels ce dernier a été soumis durant sa carrière. Depuis ses débuts, il a permis la suspension de plusieurs dizaines d’athlètes, notamment en athlétisme et en cyclisme. Cependant, le passeport coûte cher et est prohibitif.

L’algorithme devrait pouvoir compléter l’ABP et réaliser des contrôles plus ciblés parmi les centaines de sportifs de haut niveau qui doivent faire l’objet d’une surveillance. Ce nouvel outil numérique est actuellement testé. Les chercheurs espèrent le mettre prochainement à disposition de l’Unité de l’intégrité de l’athlétisme. Le Docteur Stéphane Bermon, directeur du département Science et santé de l’IAAF a déclaré cela « c’est une énorme avancée. L’arrivée de ce nouvel outil devrait rapidement augmenter l’efficacité des contrôles. »