Le dominateur commun de chaque transformation digitale, peu importe la taille des entreprises, reste la donnée. En effet, les nouveaux outils numériques mis en place ont besoin d’être nourris par des données et… créent eux-mêmes de nouvelles données. C’est pourquoi savoir les comprendre et les manipuler permettra à chaque entreprise d’accélérer sa digitalisation. Pour impulser cette dynamique de changement, la grande majorité des entreprises font appel à des Chief Data Officers (CDO)… mais jusqu’à quand ?

Par définition, le CDO est chargé de la gestion et de l’exploration des données. Apparu il y a plus de 10 ans, mais réellement démocratisé à partir de 2018, le Chief Data Officer est aujourd’hui présent dans 90% des entreprises du CAC 40. Pourquoi une telle frénésie pour les CDO ? Ces dernières années, ce métier est en pleine évolution. En effet, selon une étude réalisée par PWC , le périmètre d’action du CDO s’élargit parallèlement à la croissance du volume des données, signifiant ainsi que son mandat va bien plus loin que la gouvernance des données : dorénavant, le CDO est en charge de la valorisation des données, il est intégré de plus en plus aux enjeux business et prend davantage de responsabilités face aux objectifs de croissance de son entreprise.

Le Chief Data Officer joue également un rôle de formateur. En effet, savoir comprendre, analyser et maîtriser la donnée sont aujourd’hui devenus des compétences clefs pour tout collaborateur. C’est alors le rôle de l’entreprise de former ses salariés, et qui de mieux que le CDO pour s’en charger, étant donné qu’il manipule des données à longueur de journée ?

Mais, bien que populaires et très demandés, les Chief Data Officers, tout comme les Chief Digital Officers, sont voués à disparaître, au fur et à mesure que leurs compétences seront intégrées par tous les services de l’entreprise. Alors, sommes-nous prêts à devenir des Chief Data Officers ?
Dans les mois et années à venir, la culture de la data va inévitablement se généraliser à tous les niveaux de l’entreprise, et son équipe dédiée telle qu’elle existe aujourd’hui va éclater pour se retrouver dans tous les services. Comme la compréhension et la maîtrise des données seront très bientôt des compétences vitales en entreprise, les différents services d’une même entreprise ne dépendront plus d’un Chief Data Officer. Au contraire, les collaborateurs pourront eux-mêmes, s’assurer que les données collectées soient adaptées et que l’entreprise en tire des décisions stratégiques, lui permettant de se développer plus rapidement.
Savoir mieux comprendre et analyser les données est une volonté qui vient également des collaborateurs. En effet, selon l’étude  » Data Literacy  » réalisée par Censuswide pour Qlik, 52,2% des Français sont disposé à investir plus de temps et d’énergie dans l’amélioration de leurs compétences en matière de données. Ils ont compris le pouvoir de la donnée et comment ces connaissances vont leur permettre d’évoluer plus rapidement dans la hiérarchie.

Les entreprises ont tout intérêt à mettre rapidement en place un programme de formation en ce sens puisqu’aujourd’hui seuls 35,5% des Français ont reçu une formation adéquate en matière de maîtrise des données et de compétences en milieu professionnel. Cela reste trop peu pour faire face à ce défi de taille.
Au fur et à mesure que ses collaborateurs deviendront confiants dans leur aptitude à comprendre, analyser et manipuler les données, le rôle du CDO va par, la force des choses, évoluer. Le CDO a pour vocation de rester en amont de la chaîne de production de la donnée, car les  » data owners  » sont rarement volontaires. Il sera de plus en plus orienté business et stratégie pour valoriser la data et rechercher des gisements de valeur avec toujours pour priorité première de fournir une donnée de qualité, compréhensible et exploitable par tous les utilisateurs. Cette évolution a d’ailleurs déjà débuté chez certaines entreprises.