Objet inanimé avez vous donc une âme? – Alphonse de Lamartine –

Une question qui hante les créateurs d’objets (connectés ou pas) avec pour question subsidiaire : comment est-ce que l’on peut donner une âme aux objets que l’on crée ? Ou au moins leur donner un caractère.

De l’âme au son.

L’utilisateur a parfois la faiblesse de s’attacher à certains objets de son quotidien. Rien que d’y penser ou pire de les croiser ils le transportent dans une profonde nostalgie. Souvenez vous des objets qui ont marqués votre vie:

Les objets pris en exemples sont évidements iconiques. Ils ont une forte personnalité qui nous marque fortement si on a partagé un bout de notre vie avec eux.
Leurs designs (forme, couleur ou sonorité) amplifie l’adhérence qu’ils entretiennent avec nos mémoires. On les aime ou on les déteste, mais leurs caractéristiques ne nous laissent jamais insensibles. Leurs défauts deviennent familiers et nous donnent paradoxalement confiance en leurs qualités.

L’âme est un défaut ?

C’est effectivement plus simple de se souvenir des défauts. Le son agaçant d’une porteuse sur les longues ondes de la radio A.M, ou le craquement insupportable du vinyle (si, si…à l’époque c’était insupportable !).

L’âme de l’objet serait donc un défaut ? Sans doute puisque celle des vieux téléphones en Bakélite est maintenant transplantée dans les iPhones par la sonnerie de réveil à cloches pénibles il y à 30 ans et soudainement hyper-populaire.

Si ce n’est pas l’âme que l’on transfère, c’est en tout cas l’affection… L’affect. Un objet froid et effrayant devient grâce à ce son familier, chaud et rassurant. C’est presque de la magie, un son imparfait rend vivant l’objet numérique. Craquements de vinyles, bruits de connexions divers ou pétarade de Harley sont des défauts que des armées d’ingénieurs ont tenté de supprimer et que l’on recherche aujourd’hui pour nous donner la sensation de vie.

Néo-retro: retour vers le futur du téléphone fixe

Neo-vintage et histoire.

La mode neo-vintage est pour beaucoup dans ce goût du défaut analogique.

Même si on passe son temps à chercher la « disruption », on a aussi besoin de sentir la lignée technique derrière les inventions les plus pointues. De Graham Bell à Steve Jobs la route doit être la plus droite possible.

À nos oreilles ces défauts sont du caractère. Des aspérités qui rendent une voix synthétique plus humaine et suscitent l’empathie et pourquoi pas un petit supplément d’âme.