La guerre entre Israël et le Hamas a des répercussions directes sur le secteur technologique du pays, et en particulier sur les start-up, indique un rapport du cabinet PwC.
Une situation multifactorielle
En 2023, le nombre de transactions et d’offres publiques dans le secteur technologique israélien est tombé à son plus bas niveau depuis dix ans. En cause, un ralentissement économique mondial, des mois de protestations et surtout, la guerre contre le Hamas qui a débuté après l’attaque du 7 octobre dernier.
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Après une année 2021 record avec un bond de 520 % des acquisitions, fusions et entrées en bourse, 2022 a été bien plus morose pour le secteur technologique israélien. Le conflit à Gaza ne fait qu’empirer la situation. La valeur des fusions-acquisitions et des introductions en Bourse a chuté cette année de 56 % à 7,5 milliards de dollars, contre 16,9 milliards de dollars l’année précédente, selon le rapport 2023 Israel High Tech Exit de PwC.
Dans le même temps, le nombre de transactions a chuté de 38 %, passant de 72 l’année dernière à 45. Leur valeur moyenne a baissé de 29 %, allant de 235 millions de dollars à 167 millions de dollars au cours de la même période. « Le 7 octobre a tout changé. À bien des égards, Israël et son industrie technologique sont entrés dans cette guerre dans une position sous-optimale : la récession économique mondiale faisait déjà des ravages… Et il y avait aussi la crise judiciaire locale avec ses conséquences potentiellement dévastatrices », commente Yaron Weizenbluth, associé chez PwC Israël.
Un secteur essentiel à l’économie d’Israël
Par ailleurs, des milliers de travailleurs du secteur technologique ont été appelés à faire partie de la réserve militaire, mettant également les entreprises, particulièrement les jeunes start-up, à rude épreuve. En plus d’affecter leur fonctionnement quotidien, cette tendance complique de possibles financements étrangers. Environ 80 % des investissements en capital-risque dans les entreprises technologiques locales provenaient de fonds étrangers en 2021 et 2022.
La technologie est une industrie essentielle à l’économie israélienne. Elle représente environ 18 % de son PIB, et plus de la moitié de ses exportations. « Il est encore difficile et prématuré de dire où tout cela va aller, mais il ne fait guère de doute que les résultats de la guerre et les développements politiques et sociétaux qui s’ensuivront seront déterminants pour l’avenir d’Israël, en général, et de son industrie de haute technologie, en particulier », analyse Yaron Weizenbluth.
Une tendance reste inchangée ; depuis le début de l’année, les entreprises spécialisées dans la cybersécurité sont les plus attractives. Elles représentent 19 des 45 transactions en 2023, pour une valeur cumulée de 3,8 milliards de dollars.