Les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) se préparent à réglementer l’intelligence artificielle (IA). Leur approche devrait être bien moins stricte que celle de l’Union européenne (UE). Coup dur pour le Vieux Continent, qui se voyait déjà pionnier en la matière.

Une approche favorable aux entreprises

De plus en plus de gouvernements se penchent sur l’encadrement de l’IA, alors que la technologie est adoptée massivement par les entreprises et les particuliers. L’Union européenne espère que son IA Act, qui devrait prochainement être finalisé, deviendra une norme mondiale. Il semblerait néanmoins que certains pays aient décidé d’adopter une législation plus souple.

L’ASEAN a élaboré son propre guide, qu’elle distribue aux entreprises technologiques pour recueillir leurs commentaires. Selon Reuters, qui a pu le consulter, il est bien plus favorable aux sociétés que l’AI Act. Le texte invite les gouvernements à aider les entreprises en finançant la recherche et le développement. Il met également en place un groupe de travail des ministres du numérique de l’ASEAN sur la mise en œuvre de l’IA.

En outre, il conseille aux firmes de mettre en place une structure d’évaluation des risques et une formation à la gouvernance de l’IA, sans pour autant aller dans les détails. En Europe, les modèles jugés à haut risque devront se soumettre à des règles particulièrement rigoureuses.

Revers à venir pour l’UE ?

L’ASEAN souhaite, à travers son approche, exploiter tout le potentiel de l’intelligence artificielle. Certains de ses hauts fonctionnaires estiment même que l’UE a été trop prompte à imposer une réglementation, avant même que les avantages et les inconvénients de la technologie ne soient pleinement compris.

Les cadres du secteur technologique saluent l’initiative de l’Association, estimant qu’elle est plus favorable à leurs entreprises. D’autres pays asiatiques, tels que le Japon et la Corée du Sud, ont signalé des approches tout aussi souples en matière de réglementation de l’IA.

Il s’agit d’un léger revers pour l’UE, qui ambitionne d’obtenir des règles harmonisées à l’échelle mondiale, s’alignant sur son propre cadre. Ses représentants ont même visité plusieurs pays asiatiques pour en faire la promotion. Le guide de l’ASEAN devrait être finalisé au début de l’année 2024.