Insilico Medicine, société de R&D de médicaments axés sur l’IA a réalisé une avancée pour le secteur de la biotechnologie. Après des résultats positifs d’un premier essai clinique en janvier, la société américaine basée à Hong-Kong entame la deuxième phase de son projet. Celle-ci consistera à administrer le médicament sur 60 participants atteints de fibrose pulmonaire idiopathique en Chine et aux États-Unis pour évaluer l’innocuité, la tolérabilité et l’efficacité préliminaire du médicament. Les premiers résultats sont attendus dès l’année prochaine.

Si les grands laboratoires pharmaceutiques tels que Sanofie, Fosun ou encore Johnson & Johnson se sont associés avec Insilico Medicine ce n’est pas un hasard. Considérée comme l’un des principaux leaders de son domaine, la start-up a déjà permis de découvrir et développer des médicaments innovants pour traiter des pathologies liées au cancer, à la fibrose, l’immunité et d’autres maladies du système nerveux central. Sanofi a d’ailleurs investi 22,5 millions de dollars l’année dernière dans l’IA de la société, Pharma.AI.

L’IA présente des avantages considérables dans le développement pharmaceutique

Développer des médicaments par l’AI permet principalement de réduire les délais de développement des médicaments de plusieurs années et les coûts. Selon le Financial Times, Alex Zhavoronkov, le fondateur d’Insilico Medicine, a déclaré que Pharma.AI pourrait réduire de moitié le temps nécessaire pour découvrir les médicaments. L’IA pourrait faire gagner deux à quatre ans dans la découverte préclinique selon la nouveauté et la complexité de la cible. Quant au coût de mise sur le marché, il est estimé à 2,3 milliards de dollars en moyenne par thérapie, selon le cabinet Deloitte.

Scientifique dans un laboratoire

Image : Instagram, Insilico Medicine.

Dans le cas d’essais cliniques, l’IA est également utilisée pour recruter les patients les plus susceptibles de répondre à la thérapie selon le fondateur. Sur ce médicament, elle a servi à sélectionner 12 candidats dont trois sont passés aux essais cliniques.

Cependant, il est important de rester prudent. Il n’y a aucune garantie que les médicaments découverts par l’IA ou les plateformes qui les créent seront un succès. Certaines critiques estiment d’ailleurs que la technologie a été surestimée. Suite à l’échec d’un essai clinique, en plus de la déception dans l’avancée médicale, le risque est de devoir procéder à un licenciement massif. Ce fut le cas il y a tout juste un mois de Benevolent AI, une biotech basée à Londres qui a dû licencier 180 personnes.

Pour l’instant les régulateurs n’ont pas encore approuvé de médicament entièrement développé à l’aide de la technologie. Ce sera probablement le prochain défi auquel sera confronté Insilico Medicine si les essais sont concluants.