La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a présenté les résultats de son étude annuelle sur la sécurité et la conformité des produits vendus sur les marketplaces. Son constat est le suivant : 63 % des produits testés se révèlent non conformes ou dangereux dans certains cas.

Plusieurs types de produits ciblés comme dangereux ou non conformes à la réglementation

Sur les 129 produits contrôlés par le DGCCRF, 76 d’entre eux ont posé problème. 41 sont dits dangereux (soit 32 %) et les 35 restants sont qualifiés de non conformes à la réglementation française sans pour autant être dangereux. « Ce taux de manquements cumulés de 60 % est significativement supérieur aux résultats habituellement constatés dans les enquêtes ciblant les mêmes produits dans des canaux de distribution plus traditionnels », affirme le service affilié au ministère de l’Économie et des Finances.

Plusieurs types de produits ont été ciblés et contrôlés par la répression des fraudes. Ces marchandises étaient déjà dans la ligne de mire de la DGCCRF qui a donc souhaité les vérifier plus en détail. Un quart des jouets analysés présentent des risques de suffocations ou de strangulation dus à la présence de petits éléments détachables ou de cordelettes. Des appareils électriques comme les guirlandes électriques (66 % jugées dangereuses), les adaptateurs électriques (87 % jugés dangereux) ou encore les détecteurs de fumée (100 % de non-conformité) préoccupent la DGCCRF. Pour finir, les bijoux fantaisie sont dans leur viseur puisque 74 % de ceux analysés présentent des traces de métaux lourds cancérigènes et toxiques pour la reproduction comme le plomb, le nickel ou le cadmium.

Entre veille de la conformité des produits et croissance du marché du e-commerce

Les dix marketplaces analysées par la répression des fraudes sont celles qui sont les plus populaires en France : Aliexpress, Cdiscount, eBay, Fnac.com, Joom, Rakuten, Rueducommerce, Vova, Wish et Amazon. Cette dernière a déjà été accusée en juillet 2021 par la commission américaine de sécurité des produits de consommation (CPSC) de vendre des milliers d’articles dangereux.

En 2020, avec le contexte lié à la pandémie de Covid-19, le chiffre d’affaires du marché du e-commerce en France s’est élevé à 112 milliards d’euros et les résultats pour 2021 prévoient un nouveau record. Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises a déclaré qu’il « est donc complètement anormal que l’on puisse encore trouver des produits sur des places de marchés en ligne non conformes à ce que nous exigeons dans le commerce physique. »

La DGCCRF estime que les marketplaces doivent se montrer plus vigilantes et plus réactives pour analyser la conformité des produits mis en vente sur les plateformes. Elle souhaite que les produits qui sont signalés comme illicites soient retirés dans un délai de 48 heures et qu’ils ne puissent plus jamais réapparaître sur leur plateforme. Le dernier enjeu sera de prévenir directement les consommateurs ayant déjà acheté un produit dangereux et de les accompagner dans leur démarche de retour de marchandise.