L’entreprise japonaise Sumitomo Forestry, filiale de l’un des plus anciens groupes industriels japonais fondé en 1615, s’associe à l’université de Kyoto pour développer des satellites en bois et ainsi combattre le fléau des débris spatiaux.

Exploités pour les télécommunications, la navigation, la météorologie ou encore l’étude du réchauffement climatique, les satellites en orbite sont toujours plus nombreux. Selon le World Economic Forum, il y a actuellement plus de 6 000 satellites autour de la Terre et 60% d’entre eux ne sont plus fonctionnels. Lors de la prochaine décennie, environ 990 satellites seront envoyés dans l’espace chaque année, estime Euroconsult, firme spécialisée dans les marchés spatiaux. Cela signifie que dès 2028, il pourrait y avoir plus de 15 000 satellites en orbite…

En effet, des entreprises comme Amazon avec son projet Kuiper et SpaceX avec sa constellation Starlink, souhaitant apporter un Internet haut débit aux régions isolées grâce à des milliers de satellites, empirent un problème déjà très sérieux. « Nous sommes très préoccupés par le fait que tous les satellites qui rentrent dans l’atmosphère terrestre brûlent et créent de minuscules particules d’alumine qui flottent dans la haute atmosphère pendant de nombreuses années. Cela finira par affecter l’environnement de la Terre », a expliqué à la BBC Takao Doi, professeur à l’université de Kyoto et astronaute japonais ayant séjourné à bord de la Station Spatiale internationale (ISS) en 2008. En plus de poser problème sur Terre, les débris spatiaux sont également dangereux pour les astronautes se trouvant à bord de l’ISS. Futura-Sciences rapporte ainsi que la station a été contrainte de manœuvrer à trois reprises cette année pour éviter une collision avec un débris spatial.

En quoi le bois pourrait-il résoudre ce problème ? Comme l’explique Nikkei, un satellite en bois brûlera entièrement sans relâcher de substances nocives lors de sa rentrée atmosphérique, permettant d’éviter des impacts dangereux au sol. En outre, utiliser ce matériau pour les satellites permettrait de construire des structures plus simples. Le bois ne bloquant pas les ondes électromagnétiques ni le champ magnétique terrestre, il suffirait de simplement placer certains instruments de mesure à l’intérieur pour qu’ils soient opérationnels.

Sumitomo Forestry et l’université de Kyoto débutent leur recherche pour un premier lancement test prévu en 2023. Une année plus tard, ils étudieront la construction de structures en bois dans des environnements spatiaux. Pour parvenir à envoyer un satellite en bois dans l’espace toutefois, l’entreprise nippone travaille au développement d’un bois résistant aux températures extrêmes et à la lumière du Soleil.