À l’occasion de la réunion internationale des dispositifs électroniques (IEEE) qui se tient à San Francisco cette semaine, Intel a présenté le lundi 9 décembre une puce conçue pour contrôler les ordinateurs quantiques.

Dans la course à la suprématie quantique Intel joue sa partition

La course des géants de l’informatique vers les technologies quantiques est acharnée depuis plusieurs années. IBM a présenté son premier ordinateur quantique à usage commercial, le IBQ System One, au CES 2019. Google a également son propre ordinateur quantique, Sycamore. De son côté la Chine a développé le premier réseau de communication quantique au monde.

Au milieu de cette compétition, Intel fait un peu figure de retardataire, ses recherches ayant débuté il y a seulement 4 ans. Selon Jim Clarke, directeur du matériel quantique d’Intel, le fabriquant de composant informatique joue sa partition. L’entreprise explique voir à plus long terme. Elle ne souhaite pas se précipiter à réaliser un prototype, mais préfère développer des composants quantiques basés sur son expertise actuelle.

En 2018 déjà, l’entreprise a créé une puce quantique de 49 qubits. Pour rappel, le Qubits est l’unité de mesure quantique. Il permet de superposer les informations, de traiter les informations 1 et 0 en même temps.

La nouvelle puce d’Intel est nommée « Horse Ridge ». Elle tire son nom de la région la plus froide de l’Oregon, une région où Intel possède plusieurs usines. Ce nom plein de fraîcheur correspond parfaitement à la fonction de cette puce de la taille d’une tasse de thé.

Pour fonctionner, les qubits doivent être conservés à des températures très froides, proches du zéro absolu (-273,15°C). Stockés dans des frigos, spécifiquement créés pour générer des températures aussi extrêmes, les qubits doivent être raccordés par des fils à d’autres composants électroniques qui ne peuvent résister qu’à température ambiante.

La puce Horse Ridge, aussi qualifiée de « cryo-controlleur » est capable de résister à des températures de 4 kelvins (-269°C), proches du zéro absolu. Elle peut se connecter et contrôler les qubits en éliminant la très handicapante question de la température. Cela constitue un pas non négligeable pour rendre plus accessible la construction d’un ordinateur quantique.

Intel estime à 8 ans la « praticité quantique »

Pour Jim Clark « Intel a reconnu que les contrôles quantiques étaient une pièce essentielle du puzzle que nous devions résoudre pour développer un système quantique commercial à grande échelle « . Selon lui il faudra attendre encore 8 ans d’arriver à la « praticité quantique », c’est-à-dire où l’on maîtrise suffisamment cette technologie pour la rendre applicable à des tâches concrètes.

Devant les promesses en matière de capacité de calculs de la technologie et ses domaines d’application envisagés dans les télécommunications, le chiffrement sécurisé, la finance ou encore la médecine, on a hâte d’être dans 8 ans.