Alors que la recherche d’une forme de vie extraterrestre s’intensifie, une nouvelle étude publiée dans la revue Nature vient ternir l’espoir des scientifiques. En effet, ses résultats suggèrent que certains points d’eau où les conditions de vie sont extrêmes ne peuvent pas abriter la vie.

La recherche d’une vie microbienne

Au mois de juin dernier, la NASA annonçait la mission Dragonfly afin d’explorer Titan, un satellite de Saturne dont l’océan souterrain attire particulièrement les scientifiques. D’autres astres du Système solaire fascinent les experts, à l’image d’une autre lune de Saturne, Encelade, et d’Europe, un satellite de Jupiter. Ces deux astres abritent également des océans souterrains, et sont par conséquent plus susceptibles d’abriter la vie. En outre, les scientifiques ont récemment découvert un lac d’eau liquide sous la surface de Mars, une trouvaille particulièrement encourageante dans la recherche d’une vie microbienne sur la planète rouge.

La présence d’eau étant un élément clé de la formation de la vie (même si elle ne fait pas tout), la recherche d’une vie extraterrestre se concentre principalement sur les points d’eau qui se trouvent sur les planètes ou satellites. Sur Terre par exemple, des formes de vie extrêmophiles (capables de survivre dans des conditions extrêmes) évoluent dans des eaux incroyablement chaudes ou acides.

Le désert de Danakil, un endroit parfait pour tester les conditions de vie extrêmes

C’est pourquoi une équipe de chercheurs s’est rendue dans le désert de Danakil en Éthiopie, et plus précisément à Dallol. Cet endroit est connu pour ses points d’eau qui comptent parmi les plus chauds, acides et salés au monde. Il faut en effet savoir qu’aucun extrêmophile n’a été trouvé dans un point d’eau regroupant ces conditions, c’est-à-dire un endroit à la fois chaud, hyper-salin et hyper-acide.

Les scientifiques se sont donc rendus plusieurs fois sur ces lieux, de 2016 à 2018, et les ont analysés afin de savoir s’ils pouvaient abriter la vie. Ils espéraient y découvrir des archées, des micro-organismes différents des bactéries et des eucaryotes, parmi lesquels on retrouve de nombreux extrêmophiles.

De nombreux extrêmophiles font partie des archées.

L’arbre phylogénétique de la vie, avec les bactéries, les archées et les eucaryotes © Wikimédia / NASA Astrobiology Institute

Malheureusement, les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve de vie extrêmophile dans ces points d’eau, la combinaison de l’hyper-salinité et de l’hyper-acidité rendant les conditions de vie bien trop difficiles, même pour les extrêmophiles. En revanche, ils ont découvert de nouvelles espèces d’archées dans les endroits uniquement hyper-salins.

La prudence des scientifiques

Cette étude reste toutefois cruciale pour la recherche d’une forme de vie extraterrestre. En effet, les chercheurs ont fait des découvertes très troublantes dans ces points d’eau, qui pouvaient au premier abord faire penser à des organismes biologiques. En fait, ces sortes d’imposteurs sont des grains riches en silice qui ressemblent à des cellules. Cette découverte va permettre aux chercheurs qui exploreront d’autres mondes d’être très prudents et de ne pas surinterpréter les résultats d’une étude.

Néanmoins, les scientifiques n’excluent pas qu’une forme de vie puisse évoluer dans un environnement aussi extrême que les points d’eau de Danakil sur un autre astre, où les conditions pour la vie se seraient développées très différemment que sur Terre. En effet, l’évolution pourrait s’y être effectuée d’une toute autre manière.