Le Ministère de la Justice des États-Unis a inculpé des agents du renseignement chinois pour vol de données contre des sociétés aéronautiques américaines et françaises. Ils sont accusés d’avoir fait appel à des hackers pour pirater les systèmes informatiques de sociétés privées afin de récupérer des données concernant un moteur turbofan utilisé par des avions de ligne.

D’après le département de la Justice, la Chine, qui utilise pour le moment des moteurs étrangers, souhaite fabriquer ses propres modèles. Les données récoltées par les hackers pourraient ainsi être « utilisées pour construire un moteur identique ou similaire sans avoir à supporter les coûts liés à la recherche et au développement« . Des soupçons renforcés par le fait qu’une entreprise chinoise d’État, travaillait au moment des piratages sur un moteur turbofan similaire.

Les pirates chinois ont certainement utilisé la technique du phishing (ou hameçonnage), ainsi que des logiciels malveillants pour accéder à ces informations secrètes. Une dizaine d’entreprises auraient été touchées par ces vols, mais un seul nom a été dévoilé dans l’acte d’inculpation, Capstone Turbine. Il est également question d’une société française, qui selon toute vraisemblance doit être Safran, seul constructeur à développer ce type de moteur. Les piratages auraient eu lieu entre janvier 2010 et mai 2015.

Ce vol de donnés intervient dans un contexte de guerre commerciale entre Washington et Pékin. Depuis le mois dernier, trois piratages de ce genre impliquant la Chine ont été révélés par les autorités américaines. Il y a quelques semaines, Bloomberg accusait la Chine d’avoir caché des puces dans les cartes mères de serveurs d’une trentaine de société américaine à des fins d’espionnages.