C’est un bel article qui a été signé par Junko Yoshida sur le site EE Times. Dans celui-ci, l’auteur se pose la question de savoir comment la transformation digitale de notre société peut revaloriser notre agriculture et in fine notre système alimentaire. Il apporte plusieurs éléments de réponse.

Tout part de l’acquisition du distributeur premium Whole Foods par Amazon, pour 13 milliards de dollars, ainsi que d’un Tweet d’Alice Waters adressé à Jeff Bezos, le fondateur et PDG de la société :

Alice Waters est un chef américain installé en Californie avec son restaurant Chez Panisse. Elle est connue pour sa cuisine bio avec des produits locaux qu’elle défend. Via Twitter, elle a donc interpellé Jeff Bezos en lui demandant d’être acteur de cette révolution alimentaire tant dans la production que la distribution. Cela inclut le respect de la chaîne comprenant la nature, les producteurs, les distributeurs et à la fin les consommateurs.

Alors pourquoi laisser Amazon révolutionner notre système alimentaire ?

Si l’objectif est de permettre à chaque acteur d’être heureux à la fin, on est en droit de se poser cette question. Mais comme toute révolution, il faut un nouvel acteur pour tenir et mener le changement. La transformation digitale entre là en jeu. Et quand il s’agit de nommer un acteur qui représente le mieux cette transformation, Amazon vient de suite à l’esprit. Il faut se remémorer les débuts de la société avec son bouleversement dans le marché du livre. Cela avait été « rapide », car les acteurs n’étaient pas des géants comme Walmart, Carrefour ou Tesco. Ces derniers sont des puissances financières internationales et solidement implantées dans les différentes maillons de la chaîne.

Comme le précise l’auteur de l’article, nous avons toutes les ressources technologiques pour mener à bien cette révolution. Des capteurs capables de mesurer la lumière, la chaleur et l’humidité pour optimiser la qualité et les rendements des récoltes. Le tout stocké en cloud et analysé pour définir des facteurs externes créant la qualité des produits.

Il entre également en jeu le système de transparence entre producteurs, distributeurs et nous, consommateurs. Nous sommes régulièrement trompés et des scandales sanitaires rythment notre consommation. Le sytème de la blockchain serait alors la solution idéale pour retrouver cette confiance. Il existe déjà une communauté via le site ripe.io qui se veut être la « Blockchain of Food ».

Lire l’article sur  La blockchain pour les nuls.

Enfin la collecte des données qui est le fer de lance des marchés aujourd’hui. C’est aux producteurs et non aux distributeurs de récolter les données, mais de laisser une transparences aux deux autres acteurs. Pour la plupart des fermes, ce sont des familles qui sont propriétaires. Ce qui limite le partage, la revente de ces données sur des marchés connexes comme on peut le voir à travers des industriels.

Quels conclusions en tirer ? Il ne serait pas intelligent de confier un tel challenge à un seul acteur. Mais Amazon a la puissance financière, les capacités technologiques et la notoriété nécéssaire pour tenir les rênes de cette révolution alimentaire. C’est peut-être en premier lieu aux producteurs d’approcher une entreprise comme Amazon pour définir une charte et un plan d’action. Afin que ces derniers récoltent à nouveau ce qu’ils ont semé au sens propre.

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