Publicis a dévoilé aujourd’hui une stratégie tournée vers l’intelligence artificielle. Dotée d’une enveloppe de 300 millions d’euros, le groupe français spécialisé dans la publicité voit grand, surfant sur une croissance de 6,3 % en 2023, dans une industrie tirée par les nouvelles technologies.
Dès cette année, 100 millions seront mis sur la table. Cette somme doit servir à acquérir des licences, du logiciel, de la main-d’œuvre spécialisée, et, le plus onéreux, de l’infrastructure cloud. 50 % seront attribués aux technologies, 50 % à l’emploi. L’investissement est autofinancé « par des économies réalisées en interne », ce qui ne devrait pas entacher les performances financières du groupe en 2024, et contribuer à la marge opérationnelle de 2025.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Pour l’occasion, Publicis crée une nouvelle entité, spécifiquement dédiée à l’intelligence artificielle : CoreAI. Placée à l’ « épicentre du groupe » elle va récupérer les données propriétaires de l’agence pour les mettre au service des 100 000 collaborateurs. Publicis revendique 2,3 milliards de profils et « des trillions de points de données analysant la performance commerciale de campagnes ». D’un outil baptisé Marcel, elle aurait également un pétaoctet (1 000 To) de contenus.
Plans médias, stratégies de communication, création de logiciel et même gestion des clients… L’intelligence artificielle va infiltrer chaque mission. « Là où on mettait 4 semaines à répondre à un formulaire d’appel d’offres, nous le ferons en quelques heures, » appuie Arthur Sadoun, président du directoire de Publicis Groupe. « En plaçant CoreAI au cœur de notre modèle et en devenant un véritable Système Intelligent, nous rendrons nos collaborateurs plus efficaces et productifs ».
Pour l’agence, ce sont les efforts menés depuis six ans qui lui permettent de lancer CoreAI aujourd’hui. Une structure d’entreprise qui est passée d’une « holding company » à une « plateforme intégrée », mais aussi le rachat de deux sociétés qui sont aujourd’hui au cœur de son modèle : Sapient et Epsilon. « Cela permettra à chacun de faire demain ce que personne ne peut faire aujourd’hui, dans le respect des normes éthiques les plus strictes et au service de la croissance de nos clients » poursuit Arthur Sadoun.
Coté en Bourse depuis les années quatre-vingt-dix, le cours de Publicis n’a jamais été aussi haut, avec une croissance de 40 % sur les douze derniers mois.