Avec l’aide d’Invision Ai, une entreprise de mise à l’échelle technologique basée à Toronto et Métroling, l’agence régionale de transport de l’Ontario, Thalès a réussi à mettre en place le programme de développement WinterTech. Pendant 18 mois, les trois institutions ont collaboré afin de valider la fonctionnalité et la fiabilité d’un système ferroviaire autonome offrant une meilleure connaissance de la situation, une meilleure opération et des avantages opérationnels.

La conception d’un système opérationnel sous toute condition météorologique

Le 29 septembre dernier, Thalès a annoncé avoir réalisé avec succès de premiers essais d’automatisations des trains dans le cadre du programme WinterTech mené au Canada. Avec le soutien du gouvernement de l’Ontario et en partenariat avec Invision AI et Metrolinx, l’objectif est de mettre au point des technologies autonomes avancées pour les systèmes ferroviaires. Karim Ali, PDG d’Invision AI, précise que « l’ensemble de ces partenaires ont été réunis pour bâtir un système ferroviaire autonome capable de résister aux hivers rigoureux du Canada ».

Depuis janvier 2021, un train Metrolinx Go est équipé d’un système conçu par l’ensemble des équipes du projet. Il comprend plusieurs capteurs comme des caméras, des lidars et des radars ainsi qu’un système de communication 4G/LTE sécurisé. Grâce à ces outils, des données ont été collectées et utilisées dans le but d’entraîner le système à reconnaître les obstacles et autres dangers, quelles que soient les conditions météorologiques.

Un système ferroviaire autonome bénéfique pour les passages et les opérateurs

La mise en place d’un système ferroviaire autonome comprend plusieurs avantages. Pour les opérateurs de transport ferroviaire, cette solution permet de garantir une sécurité accrue grâce aux capteurs détectant et suivant les éventuels obstacles. De plus, l’équipement est peu encombrant ce qui favorise un temps d’installation rapide. Pour les passagers, cela contribuera à réduire les retards, à renforcer la fiabilité du réseau et à améliorer leur sécurité.

La solution conçue par Thalès peut prendre en charge d’autres mises à niveau. Elle peut être associée à des systèmes de surveillance intelligents au niveau des gares et des passages à niveau. Avec cette fonctionnalité, le train peut avoir accès à de nouvelles informations qui ne seraient pas visibles directement.

Avec ses nouveaux systèmes, Thalès aura à cœur de concurrencer les chinois qui ont d’ores et déjà déployé un train autonome à grande vitesse durant l’année 2020.

Un partenariat entre Thalès et la SNCF pour des TER autonomes en 2025

En plus du programme WinterTech, Thales fait partie d’un consortium mené par la SNCF afin de mettre au point un prototype de TER autonome. Outre Thalès, Alstom, Bosch, Spirops et l’Institut de Recherche Technologique Railenium prennent part à l’initiative. En septembre 2018, l’opérateur ferroviaire français présentait son plan d’action pour un train autonome : l’objectif était de proposer des TER autonomes pour 2025.

Pendant une semaine au début du mois de mars 2021, une rame TER Regio 2N a été modifiée et équipée de capteurs, radars, lidars et caméras afin de récolter toutes les données nécessaires au projet. Ces trains circulaient sur des voies commerciales entre Busigny et Calais, ainsi qu’entre Aulnoye et Busigny. Les systèmes de perception et de reconnaissance des signaux placés le long de la voie ont pu être testés, tout comme le dispositif de géolocalisation.

Outre cette expérimentation, une seconde phase d’essais a débuté en mai dernier. Elle vise à expérimenter la semi-autonomie avec une gestion de l’accélération et du freinage sous la supervision d’un conducteur. La rame Regio 2N continue à circuler et transporte quotidiennement des voyageurs. Cela permet aux partenaires du projet de collecter des données supplémentaires dans le but d’améliorer les algorithmes du système autonome.